Das Freidenkertum in der Schweiz. Säkularismus zu Zeiten der Säkularisierung | La libre pensée en Suisse. Un mouvement antireligieux en temps de sécularisation
Pascal Tanner a obtenu son doctorat dans le cadre du projet de recherche « Secular individuals in Switzerland » (Assistant FNS). Jörg Stolz (ISSR) a été le directeur de cette thèse, qui a été défendue le 2 décembre 2020. Le projet, financé par le FNS, a été réalisé dans le cadre d’une collaboration entre les universités de Berne et de Lausanne. Il a obtenu un Master en sociologie et cultural studies de l’Université de Lucerne en 2015, après un Bachelor en linguistique appliquée à la HES de Zurich. Ses intérêts de recherche actuels sont la sociologie des religions, les méthodes mixtes et la recherche en linguistique numérique.
Cette thèse examine, à l’aide de méthodes mixtes, le plus important mouvement antireligieux de la Suisse. Elle poursuit deux objectifs. D’une part, un portrait sociologique détaillé du mouvement a été créé autour de quatre thèmes (mobilisation, appartenance, orientation et identité). D’autre part, elle examine comment le mouvement s’adapte à un environnement qui devient de plus en plus séculier, et au sein duquel une politisation du religieux a lieu.
À un niveau théorique, cette thèse s’appuie sur trois types de discours préparés de manière spécifique pour le sujet : la théorie de l’identité collective, la théorie de la mobilisation des ressources et la théorie de la concurrence du religieux et du séculier. L’étude combine des données d’enquête représentatives, des entretiens semi-structurés et des données historiques.
Les résultats les plus importants sont les suivants : ces dernières années, le mouvement a connu une croissance marquée. Cette vague de nouvelles adhésions a été déclenchée par la montée du « Nouvel athéisme » et par le fait que les Libres-Penseurs ont poursuivi une stratégie de mobilisation qui se révèle efficace. Les Libres-Penseurs ont un profil sociodémographique clair. Ils ont en moyenne un haut niveau de formation, sont de sexe masculin, travaillent dans un environnement orienté vers le rationalisme, vivent dans des zones urbaines et ont un revenu élevé. Typiquement, les membres ont connu une faible socialisation religieuse et ont activement mené une vie de critique vis-à-vis de la religion.
L’identité collective du mouvement est définie par deux éléments : une démarcation claire par rapport au religieux, ainsi que la revendication d’une expertise sur les questions religieuses et la critique de la religion. Au cours des dernières décennies, le mouvement semble s’être adapté à un environnement en sécularisation, en devenant un participant plus visible et plus actif dans la concurrence religieuse-séculière.