Les parcours scolaires des descendants d’immigrés en Suisse : influences et imbrications des dimensions familiales, individuelles et institutionnelles.
Andrés Gomensoro a réalisé une licence en Sociologie à l’Université de Genève (2008) puis une thèse de doctorat en sciences sociales à l’Université de Lausanne (2019). Sa thèse, soutenue en septembre 2019 sous la direction de Prof. Laura Bernardi, a été menée au sein d’un projet de recherche du PNR LIVES sur la transition vers la vie adulte des descendants d’immigrés. Andrés Gomensoro a travaillé dans la recherche et dans l’enseignement au sein de l’École de travail social de Genève (HES-SO) puis au sein de l’étude TREE (Université de Berne). Il s’est spécialisé dans l’approche du parcours de vie, dans la sociologie des inégalités scolaires et dans la sociologie des migrations.
Cette thèse s’intéresse aux inégalités de parcours scolaires selon l’origine migratoire en Suisse et leur construction progressive dans le temps. Elle répond à deux principaux questionnements soit 1) quelle est l’étendue des inégalités de parcours scolaires post-obligatoires selon l’origine migratoire et 2) comment les parcours scolaires se construisent dans le temps et aux différents moments de transitions ?
Nous portons notre attention sur les rôles joués par le jeune lui-même, par la famille et par l’organisation du système de formation et les pratiques de leurs agents. Nous adoptons un design méthodologique mixte, qui allie des analyses quantitatives longitudinales des types de parcours scolaires en Suisse et des analyses approfondies d’entretiens biographiques réalisés auprès de descendants d’immigrés albanophones des pays successeurs de l’ancienne Yougoslavie (majoritairement d’origine kosovare) dans les cantons de Genève et Vaud.
Les résultats montrent une polarisation des parcours scolaires entre et au sein même des catégories d’analyses et appellent à une plus grande compréhension des mécanismes créateurs d’inégalités au fil du temps. Les différences de compétences scolaires des jeunes, d’origine sociale et d’orientation au sein des filières du secondaire I expliquent les inégalités d’accès aux parcours de formations universitaires.
Cependant, une surreprésentation des descendants d’immigrés d’ex-Yougoslavie, de Turquie et du Portugal par rapport aux autochtones persiste au sein des parcours de formations professionnelles discontinus et problématiques. Dans un deuxième temps, cette thèse lève le voile sur les différents mécanismes et configurations des dimensions individuelles, familiales et institutionnelles qui influencent les choix de formations. Les résultats montrent qu’il est fondamental de considérer les situations complexes d’interactions et d’interdépendances dans l’étude des inégalités de parcours scolaires.