Renégocier le politique sur le campus : Engagement des étudiants en Egypte post-2011
Farah Hany George Ramzy est chercheuse en Science Politique. Elle s’intéresse à l’étude des mouvements sociaux, des dynamiques de la contestation, des révolutions et du changement politique et social dans les situations autoritaires. Egyptienne, elle a enseigné à l’Université du Caire, mais aussi en France à Sciences Po Reims et Sciences Po Menton. Elle est actuellement en ATER en Sciences Po Bordeaux et continues études. Elle a soutenu sa thèse en octobre 2019, sous la co-direction de Prof. Bennani-Chraïbi.
Cette thèse étudie les transformations des modes d’action politique des étudiants des universités Egyptiennes.
L’enquête, qui mêle entretiens et observations parmi plusieurs groupes d’étudiants actifs entre 2011 et 2015, remet en perspective la conception historique de l’action politique étudiante dans ce pays.
La mise en évidence de la multiplicité de formes, niveaux et enjeux des organisations et des mobilisations étudiantes permet de souligner les transformations sur le long terme et de les situer par rapport aux changements du système d’enseignement supérieur, et des reconfigurations plus larges du système politique. Cette thèse étudie comment être étudiant en Égypte produit des manières spécifiques de dire et de faire le politique. Elle démontre que l’articulation de la charge politique historiquement associée au statut étudiant, des réformes du système d’enseignement supérieur dans les années 1990s et des dynamiques de court terme générées par la révolution de 2011 et l’intervention militaire de 2013, offre aux acteurs un espace pour négocier les significations qu’ils attribuent à leurs engagements. Le politique se manifeste alors sous des formes et à des niveaux divers, et notamment dans les interstices entre ce que les acteurs disent et ce qu’ils font, et dans les luttes autour de l’étiquetage politique des activités.