Social policy shaping the life-course: A study on lone parents’ vulnerability
Ornella Larenza est titulaire d’un double Master en Economie et gestion des administrations publiques et en Stratégies territoriales et urbaines, respectivement des universités Bocconi de Milan et Sciences-po Paris. Elle a ensuite travaillé en tant que chercheuse auprès du CeRGAS (Centre de recherche en gestion de l’assistance sanitaire et sociale) de l’Université Bocconi, pendant plus de trois ans. Avant d’arriver à l’Université de Lausanne, elle s’est perfectionnée à l’Université d’Oxford avec un Master of science en Politique sociale comparée. Ornella a été Doctorante (2014-2018) et chargée de recherche (2018-2019) au sein du Pôle de recherche national LIVES à l’Université de Lausanne. Ses intérêts de recherche portent sur les politiques sociales et notamment la politique de la famille et la politique socio-sanitaire, la diversité des formes familiales et les parcours de vie. Elle a défendu sa thèse le 3 mai 2019, sous la direction de la Professeure Laura Bernardi (ISS).
Cette thèse traite de la vulnérabilité des monoparents (LPs). La littérature sur le sujet s’intéresse principalement aux conséquences négatives de leur condition, notamment en termes de pauvreté et de mauvaise santé. Ces études suggèrent que la structure du ménage des LPs est la raison principale de leur vulnérabilité, le seul gagne-pain étant en même temps le seul responsable de la garde des enfants. Cependant, ces études négligent la diversité croissante de la population des LPs et le rôle du contexte, notamment des politiques sociales, dans leur vulnérabilité. Cette thèse examine la manière dont les politiques sociales contribuent à la vulnérabilité des LPs, au fil de leur parcours de vie. En combinant des analyses transversales et longitudinales, j’ai réalisé une étude de cas, qui se base sur deux vagues d’un panel qualitatif sur la monoparentalité, dans les cantons de Vaud et de Genève (N=40 LPs avec garde exclusive).
Tout d’abord, j’ai effectué une analyse qualitative du processus de vulnérabilité dans quatre histoires emblématiques et j’ai illustré la manière dont l’absence de support par les politiques sociales, l’accès problématique aux politiques et le soutien inadéquat par les politiques peuvent façonner le processus de vulnérabilité des LPs et générer des répercussions, dans plusieurs domaines de leur vie et au fil du temps. Dans les deux études qui suivent, je me suis focalisée sur deux politiques spécifiques. Dans la première, j’ai montré que le cadre juridique en matière d’exécution des obligations alimentaires n’est pas très utile pour les mères confrontées à des violations des obligations alimentaires envers leurs enfants et que toutes les mères ne veulent pas réagir aux violations, car elles peuvent faire face à des dilemmes moraux, impliquant l’autre parent et sa relation avec les enfants. En outre, certaines mères s’adaptent aux violations totales en modifiant leur trajectoire professionnelle et cela a des répercussions sur d’autres domaines de leur vie. Dans la dernière étude, j’ai illustré comment les LPs réagissent aux problèmes d’accès aux prestations d’aide sociale et comment cela peut non seulement affecter leur situation économique, mais aussi entraîner un ensemble plus complexe de changements dans plusieurs domaines de leur vie.
Dans l’étude finale, j’ai exploré la diversité des significations que les LPs attribuent à la (re)mise en couple et montré que le fait d’avoir un nouveau partenaire n’est pas nécessairement considéré comme un moyen de surmonter la vulnérabilité. Cette recherche contribue à la littérature sur la vulnérabilité des LPs, en démontrant que cette dernière doit être interprétée comme un processus et que les politiques sociales peuvent y contribuer en tant que facteurs de stress. L’agentivité des LPs reflète la configuration des ingrédients du processus et peut être orientée par leurs relations avec les personnes importantes (Ethique du Care).