Une étude sociologique de processus de conversion en Suisse : du christianisme à l’islam et de l’islam au christianisme
Depuis plus de 25 ans Roberto Simona travaille pour des organisations humanitaires. Son engagement se fait surtout sur le terrain et dans des pays en situation de conflit. Il est engagé dans plusieurs commissions impliquées dans le dialogue interreligieux et la promotion de la liberté religieuse. Le 4 février 2019, il a défendu sa thèse de doctorat réalisée sous la direction de la Professeure Mounia Bennani-Chraïbi (IEP).
Sur la base d’une enquête qualitative, cette thèse porte sur le processus de conversion de personnes ayant quitté individuellement la religion chrétienne ou musulmane reçue de leurs parents pour adhérer a? l’autre religion. À travers un regard croisé, cette recherche veut apporter une contribution à l’étude et à la compréhension du phénomène de la conversion et, en particulier, à ce processus dans le pays où les convertis sont établis, la Suisse. Qui sont les convertis ? Comment se sont-ils convertis ? Y a-t-il des différences dans les processus de conversion, selon la religion que la personne choisit (islam ou christianisme) ? Quel rôle jouent les Églises ou les associations religieuses dans ce processus ? Enfin, quelles conséquences le converti doit-il assumer suite à son choix ? Voici quelques questions que la thèse aborde, sur la base d’une analyse de terrain menée dans les trois régions linguistiques de la Suisse.
L’analyse des données collectées a permis de relever six étapes fondamentales du parcours de conversion ; elle révèle des défis qui se ressemblent, indépendamment de la religion choisie par le converti ; elle montre le rôle que joue le contexte socio-politique, ainsi que l’importance des passeurs et des dispositifs symboliques.