Diplômée d’un Master en psychologie du conseil et de l’orientation, Shékina Rochat a travaillé à l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle du canton de Vaud après ses études. Constatant le manque de motivation de certain·e·s de ses consultant·e·s, elle s’est intéressée à la méthode de l’entretien motivationnel et l’a appliquée dans sa pratique. Enthousiasmée par les résultats obtenus, elle a entrepris un doctorat sur le sujet à l’Université de Lausanne et a défendu sa thèse en juin 2017, sous la direction du Prof. Jérôme Rossier.
L’entretien motivationnel en appui aux prestations d’orientation scolaire et professionnelle
À l’heure où les trajectoires professionnelles se font de plus en plus changeantes et imprévisibles, la motivation des individus à s’engager dans des démarches d’orientation et d’insertion professionnelles est de plus en plus cruciale pour la réussite des nombreuses transitions qui jalonnent les carrières. Toutefois, jusqu’alors, la question de la motivation avait reçu peu d’intérêt de la part des chercheurs en orientation, ce qui laissait les psychologues conseiller·ère·s en orientation singulièrement démuni·e·s face à des consultant·e·s ne présentant pas ou peu de motivation. Depuis quelques années, la méthode de l’entretien motivationnel (Miller & Rollnick, 1991, 2006, 2013) a ainsi commencé à recevoir une attention croissante dans le domaine de l’orientation.
L’objectif de cette thèse est alors d’étudier dans quelle mesure et avec quelle efficacité il est possible d’avoir recours à cette méthode en appui aux prestations d’orientation scolaire et professionnelle. À cette fin, trois angles d’approche ont été favorisés. D’une part, au travers d’une réflexion théorique, la pertinence du recours à l’entretien motivationnel pour accroitre la motivation des consultant·e·s et les accompagner dans un processus de modération des aspirations est étudié. D’autre part, l’effet d’une formation à l’entretien motivationnel sur les comportements de psychologues conseiller·ère·s en orientation et sur le discours de leurs consultant·e·s est évalué de manière empirique, au moyen d’un dispositif quasi-expérimental. Enfin, l’efficacité clinique de cette approche pour produire un changement réel dans la vie des individus est investiguée au moyen d’une étude de cas.
Le produit de ces réflexions est présenté sous la forme de cinq articles. Une introduction générale inscrit ces articles dans le cadre théorique de la living system theory of vocational behavior and development (Vondracek, Ford & Porfeli, 2015) et une discussion finale souligne les apports et limites de l’adoption d’une approche intégrative en orientation.