Lucile Maertens est maître-assistante en science politique et relations internationales. Elle est également chercheuse associée au CERI (Sciences Po, CNRS) et membre du Centre d’histoire internationale et d’études politiques de la mondialisation (CRHIM). Ses recherches portent sur l’action des organisations internationales en matière d’environnement et de sécurité internationale.
Quelles sont les étapes significatives de votre parcours de chercheuse ?
En 2010, j’ai réalisé mon mémoire de master sur le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) face aux catastrophes naturelles. La conduite de ce projet m’a incitée à persévérer dans la voie académique : j’ai ensuite réalisé ma thèse de doctorat, intitulée “Quand le Bleu passe au vert. La sécurisation de l’environnement à l’ONU”, en cotutelle entre Sciences Po et l’Université de Genève. Depuis j’ai été chercheuse invitée à King’s College London et à Columbia University. Ces deux séjours m’ont permis de confirmer mon désir de poursuivre mes activités de recherche.
Quelle est l’activité dans laquelle vous vous êtes le plus investie depuis votre arrivée à l’UNIL ?
Depuis mon arrivée à l’UNIL, je me suis particulièrement investie dans mes enseignements sur la sécurité internationale et les méthodes qualitatives. J’ai aussi participé au lancement d’un projet de colloque international consacré aux méthodes de recherche appliquées à l’ONU. Enfin, j’ai rejoint un groupe de personnes mobilisées pour favoriser l’accès à l’université d’étudiant·e·s réfugié·e·s. Nous avons créé l’Association UNIL sans frontières pour mener des actions dans ce sens.
Quels sont les axes de recherche que vous aimeriez privilégier à l’UNIL ?
En 2017, j’ai débuté un nouveau projet sur l’action de l’ONU en Haïti. Par ce projet et mes intérêts de recherche, j’aspire à compléter l’éventail scientifique de l’IEPHI, en renforçant les travaux sur les questions environnementales et sécuritaires et en proposant des données originales sur le travail de terrain des organisations internationales.
Quel souvenir gardez-vous de vos différentes collaborations internes et externes ?
Je suis investie dans plusieurs projets collectifs, notamment dans le cadre du Groupe de recherche sur l’action multilatérale et du séminaire Environnement et relations internationales que je co-supervise au CERI depuis 2013. Plus récemment, j’ai participé à un projet d’ethnographie collective de la COP21. Cette expérience pluridisciplinaire a renforcé mon intérêt pour le travail collectif.
Quelles difficultés avez-vous éprouvé dans le travail de recherche ?
Depuis 2011, j’ai conduit plusieurs enquêtes à Genève, New York, Nairobi, Port-au-Prince et lors des sommets Rio+20 et la COP21. Dans ce cadre, j’ai été confrontée aux difficultés de l’accès au terrain : les enjeux d’accréditation auprès de l’ONU, l’organisation pratique de tels séjours notamment en termes de transport, les changements de dernière minute ou l’indisponibilité des enquêté´e´s, etc. En outre, mes intérêts de recherche variés, circulant entre l’étude des organisations internationales, de la sécurité et de la politique environnementale, posent un défi quotidien pour suivre la production scientifique dans ces trois domaines.
Quels sont les talents cachés qui vous ont aidé à surmonter ces difficultés ?
Dans la conduite de mes enquêtes de terrain, mon goût pour le voyage et le contact a indéniablement joué en ma faveur, de même que mes capacités d’organisation et d’adaptation.
Comment envisagez-vous la suite ?
Outre la poursuite de mes projets de recherche et de publications et le renforcement de mes intérêts pédagogiques, j’aspire à participer activement aux discussions pour le développement de collaborations interuniversitaires tant en matière de recherche que d’enseignement.