Mme Debrot est depuis début 2017 maître-assistante en psychologie clinique et psychopathologie auprès du prof. Pomini. Elle a mené une carrière mixte, conduisant des recherches centrées sur les bénéfices du toucher dans le couple. Elle est aussi psychothérapeute formée à l’approche cognitivo-comportementale et interpersonnelle de l’Université de Berne, et à ce titre, a exercé dans divers contextes cliniques. A l’Unil, elle enseigne dans le domaine des méthodes et interventions cliniques et psychothérapeutiques et mène un projet du NCCR LIVES qui développe un site web francophone pour soutenir les personnes après la perte de leur partenaire.
Quelles sont les étapes significatives de votre parcours de chercheur ?
Mon cœur a toujours vacillé entre pratique et recherche. A la fin de mes études, j’allais rechercher des stages cliniques quand une place de doctorante m’a été proposée sur un projet de régulation émotionnelle dans le couple. Intriguée, ceci m’a fait « tomber dans la marmite » de la recherche. Je me suis dès lors passionnée pour l’étude des interactions positives non-verbales dans le couple. Après ma thèse, j’ai travaillé pendant quelques années en milieu psychiatrique, ce qui m’a apporté une vision de la réalité du monde clinique.
Je suis ensuite retournée à l’université de Fribourg. Cela m’a permis de réaliser à quel point j’aimais la recherche.
Une autre étape cruciale a été mon postdoc à l’Université de Toronto. J’ai pu me consacrer entièrement à mes projets personnels dans une équipe stimulante, et consolider ainsi mon identité de chercheuse. Enfin, obtenir un poste de maître-assistante à l’Unil est une étape qui m’ouvre de nouvelles perspectives de construction de projets à plus long terme.
Quelle est l’activité dans laquelle vous vous êtes le plus investi depuis votre arrivée à l’UNIL?
Je cherche continuellement un équilibre entre l’investissement dans mon nouveau projet de recherche, l’enseignement, l’encadrement des étudiants, et la poursuite de mes travaux initiés lors de mes précédents postes.
Quels sont les axes de recherche que vous aimeriez privilégier à l’UNIL ?
Je m’investis actuellement dans la mise en place d’une intervention online pour personnes ayant perdu leur partenaire. J’aimerais obtenir des fonds pour solidifier ce projet, et à terme, développer l’offre des e-thérapies francophones. En parallèle, je souhaite poursuivre mes recherches sur les couples et le toucher en adoptant diverses perspectives méthodologiques (études journalières, interventions expérimentales et éventuellement cliniques).
Quel souvenir gardez-vous de vos différentes collaborations internes et externes ?
C’est toujours un grand enrichissement ! Ceci a fait et continue à faire partie de l’apprentissage continu que constitue la recherche, et de la mise en valeur des compétences et talents individuels, en échangeant sur les diverses thématiques et méthodes du projet. Sans elles, la recherche perdrait beaucoup en qualité et portée.
Quelles difficultés avez-vous éprouvé dans le travail de recherche ?
Un défi important est la gestion du temps. Avec les multiples tâches à accomplir au quotidien, il est parfois difficile de préserver de l’espace pour faire avancer les plus grands projets où il y a rarement de délai. Un autre défi est de savoir où s’arrêter dans les exigences que l’on s’impose, tout en préservant un travail de qualité.
Quels sont les talents cachés qui vous ont aidé à surmonter ces difficultés ?
Je dirais que la qualité no 1 qui m’a aidée est ma motivation à mener les projets à bout de la manière la plus optimale possible, et la ténacité pour persévérer sur la durée. Mon ouverture à travailler avec des gens très différents constitue sûrement un autre atout.
Comment envisagez-vous la suite ?
Pour l’instant, je souhaite m’investir dans les projets que j’ai mentionnés. Ensuite, je préfère voir au jour le jour ce que la vie me réserve… Dans mon parcours, les choses se sont rarement passées telles que je les avais planifiées et c’est très bien comme ça !