Soutenu par le FNS, ce projet, qui a débuté le 1er octobre 2016 pour une durée de 36 mois, vise à contribuer à une meilleure connaissance du profil des élu·e·s politiques dans les villes suisses. Il est dirigé par le Prof. Oscar Mazzoleni (IEPHI), le Dr. Andrea Pilotti (IEPHI) et le Prof. André Mach (IEPHI) dans le cadre des activités de l’Observatoire de la vie politique régionale (OVPR, www.unil.ch/ovpr) et de l’Observatoire des élites suisses (OBELIS, www.unil.ch/obelis). Deux doctorants sont également engagés sur le projet : Roberto Di Capua et Karim Lasseb.
Mieux cerner le profil des élu·e·s des villes suisses
Dans quelle mesure les changements sociaux, urbains, institutionnels et politiques affectent le profil des élu·e·s ? Peut-on constater des processus de démocratisation et de professionnalisation ? Pour chacune des villes prises en compte (Lausanne, Lucerne, Lugano, Zurich), l’analyse se focalisera sur les caractéristiques des élus locaux (âge, formation, profession, sexe et longévité politique) dans les organes exécutifs et législatifs durant la période entre 1946 et 2016. L’adoption d’une approche comparative s’accompagnera d’une perspective prosopographique, afin de rendre compte des changements et des persistances en lien avec les transformations urbaines, ainsi que les dynamiques institutionnelles et partisanes.
Le but de la recherche est de vérifier l’impact des variables démographiques et socio-économiques, du changement des systèmes partisans locaux, des règles institutionnelles et des partis ainsi que du rôle des municipalités dans les politiques publiques, sur l’évolution du profil des élites politiques locales. Le projet rassemblera systématiquement les données de chaque élu·e, données qui sont actuellement stockées dans des archives municipales et qui restent jusqu’à présent en grande partie inexploitées. Une récolte initiale concernant Lausanne et Lugano a d’ailleurs révélé la richesse de ces données et permet un examen systématique des élus. L’une des vocations notables de ce projet est par ailleurs de soutenir la récente revitalisation de la recherche sur l’élite politique ainsi que de contribuer à une mise à niveau avec des partenaires nationaux et internationaux.
Impact des transformations du contexte urbain sur le profil des élu·e·s
Sous la pression de la mondialisation et de l’européanisation, les États européens éprouvent une transformation croissante des formes de la vie démocratique locale, augmentant l’importance de la participation citoyenne et tout particulièrement en milieu urbain dans la politique et la gouvernance des villes (John 2001; 2011 Galès; Mossberger et al. 2012). Tandis que les spécialistes et le public ont tendance à supposer que les différences entre la période actuelle et les premières décennies ayant suivi la Seconde Guerre mondiale sont très fortes, peu d’analyses systématiques sont disponibles à ce jour. Le projet de recherche vise donc à contribuer à une meilleure connaissance du profil des représentant·e·s élu·e·s au fil du temps, en relation avec la transformation du contexte urbain et particulièrement dans la période depuis les années 1980.
Large diffusion des résultats
L’organisation d’une conférence internationale à la fin de la recherche donnera l’occasion de rassembler les principaux spécialistes dans l’étude de l’élite politique urbaine et présenter les résultats de la recherche. De plus, le projet de recherche intègre deux thèses de doctorat et contribue donc à l’avancement de jeunes carrières universitaires. Compte tenu du fait que les questions concernant l’importance des politiques municipales dans la gouvernance de la Suisse ont généré un intérêt croissant ces dernières années au niveau national, le projet de recherche proposé cherche également à réaliser une large diffusion de ses découvertes, s’adressant tant à la communauté scientifique, qu’au grand public.
Oscar Mazzoleni, professeur (IEPHI)
Andrea Pilotti, responsable de recherche (IEPHI)
André Mach, professeur (IEPHI)