Jeu et manifestations dépressives chez l’enfant de 6 à 11 ans
Julie Baumer a étudié les mathématiques (BSc. à l’Université de Franche-Comté) et la psychologie (BSc. à l’Université Paris 8 ; MSc. à l’Université de Fribourg), avant de réaliser sa thèse en psychologie à l’Université de Lausanne, soutenue le 14 octobre 2016 sous la direction du Prof. Pascal Roman (IP). Elle a travaillé dans différentes institutions et entreprises en psychologie de l’enfant et de l’adulte, puis a ouvert en 2014 un cabinet de psychologie pour enfants, adolescents et familles à Fribourg.
Cette recherche porte sur le jeu dans les manifestations dépressives de l’enfant entre 6 et 11 ans. Le jeu est une modalité couramment utilisée par les professionnel·le·s de la psychologie de l’enfance. Il est généralement considéré comme ayant des effets bénéfiques, notamment grâce à l’expression affective et créative qu’il permet. Le jeu libre a cependant souvent été décrit comme altéré dans les problématiques dépressives de l’enfant, sans qu’il y ait davantage de recherches publiées à ce sujet.
Nous avons observé et analysé le jeu de 25 enfants issus d’une population clinique et non consultante, dont la plupart présentait des manifestations dépressives. Le matériel utilisé -Scénotest, Affect in Play Scale (APS), Wartegg – favorisait la représentation et la mise en scène du monde intérieur ainsi que de l’environnement interpersonnel de l’enfant. Nous avons étudié individuellement le jeu des enfants (études de cas), et plus généralement comment les manifestations dépressives sont reflétées dans le jeu. Cela nous a permis de mettre en évidence différents profils de jeu en lien avec les manifestations dépressives et leurs expressions, ainsi que leurs marqueurs et leur dynamique. Ces profils apportent en retour des éléments diagnostiques et de compréhension sur le jeu dans les manifestations dépressives de l’enfant.
Bien que nous soulevions la grande richesse clinique du Scénotest, nous proposons aussi différentes réflexions autour de l’intérêt pour certains enfants d’un matériel de jeu plus simple comme celui de l’APS, débordant moins les capacités de liaison et de symbolisation de certains de ces enfants. Nos réflexions ont par ailleurs aussi porté sur le caractère polymorphe des manifestations dépressives, sur la présence d’ouvertures à la créativité chez un certain nombre d’enfants, sur l’actualité de la période de latence et sur la notion de norme dans le développement psychologique.