L’expérience sociale de la conversion au bodybuilding
Après avoir validé à l’Université de Rennes 2 en 2010 un Master intitulé : Sport et Sciences Sociales : Administration, Territoires, Intégrations, Ronan Coquet a poursuivi son cursus à l’Institut des Sciences du Sport de l’Université de Lausanne en tant que Doctorant FNS (2010-2012) puis Assistant doctorant (2012-2015). Il a défendu sa thèse le 8 janvier 2016.
Cette thèse propose d’étudier les carrières des adeptes des salles de musculation afin de comprendre comment certains d’entre eux organisent progressivement leur existence autour du bodybuilding. Nos observations issues d’une ethnographie d’une salle de musculation et de trente entretiens semi-directifs menés avec différents profils d’adeptes en Suisse romande, suggèrent que l’emprise du bodybuilding sur les individus résulte de phénomènes assimilables à des conversions.
Deux voies de conversion, « consonante » et « introspective », ont été identifiées. Elles correspondent à des usages distincts de la musculation qui n’ont pas les mêmes conséquences sur les parcours de vie des pratiquant·e·s. Si les conversions consonantes stabilisent les parcours de vie en renforçant un statut professionnel, les conversions introspectives les infléchissent significativement. En outre, cette perspective de recherche offre un nouvel éclairage sur le façonnement des représentations et des pratiques de santé, les processus de normalisation des pharmacopraxis et les rapports sociaux de sexe en présence.