Responsiveness et changement thérapeutique au travers de l’étude de cas
Claudia Meystre a obtenu un master en psychologie à l’Université de Lausanne en 2008. De 2008 à 2011, elle a travaillé comme stagiaire, puis chargée de recherche au Centre de Recherche en Psychothérapie (CRP) à l’Institut Universitaire de Psychothérapie (IUP) à Lausanne. Elle a ensuite occupé un poste d’assistante doctorante au sein de cet institut et a soutenu sa thèse, menée sous la direction de la Prof. Michèle Grossen et du Privat-docent Dr. Ueli Kramer, en avril 2015. Son domaine de recherche est principalement l’étude du changement thérapeutique dans une approche qualitative.
Le concept de responsiveness ou « responsivité » a été proposé dans le domaine de la recherche en psychothérapie pour décrire l’influence mutuelle qui s’exerce continuellement entre patient et thérapeute. La nature responsive des psychothérapies pose alors un problème majeur aux chercheurs qui adoptent généralement des plans de recherche impliquant des liens de cause à effet et qui sont en échec dans leur entreprise de mieux comprendre le changement thérapeutique. L’objectif de notre travail est de proposer des pistes pour répondre à ce problème.
Nous avons adopté la méthode d’étude de cas, qui permet une analyse en profondeur et en contexte des processus de changement. Dans les deux premières phases de la recherche, nous nous situions dans une approche spécifique à la recherche qualitative en psychothérapie. Nous avons tout d’abord analysé comment le changement s’effectuait chez le patient, en identifiant pas à pas le niveau d’assimilation de ses expériences problématiques. Nous avons ensuite tenté d’appréhender le rôle du thérapeute dans le processus de changement. Notre objectif était d’analyser comment la responsivité du thérapeute pouvait faciliter le processus de changement chez le patient à chaque instant de la thérapie. En suivant une procédure inspirée de l’analyse de la tâche, nous avons identifié pour chaque niveau d’assimilation des interventions thérapeutiques suivies de progression, et élaboré un modèle empirique séquentiel. Dans la troisième phase de la recherche, nous avons effectué un tournant dans notre parcours et sommes allée du côté des sciences du langage. En adoptant une approche dialogique du discours, notre objectif était d’éclairer notre objet d’étude à partir d’une nouvelle perspective et d’ouvrir la réflexion. Nous avons ainsi pu répondre à certaines limites rencontrées dans les premières phases de la recherche, et faire émerger de nouvelles questions et perspectives pour l’étude des processus de changement dans une dimension interactive.