How Co-Present Mobile Phone Use Affects Relationships: Towards Novel Conceptual and Methodological Developments
Michal Frackowiak a obtenu son bachelor et son master en psychologie à l’Université du Surrey, au Royaume-Uni. Sa thèse de master, réalisée à l’Université de Lausanne (UNIL) en 2020 sous la direction du Professeur Peter Hilpert, spécialiste des statistiques, portait sur le phénomène du « phubbing » — l’usage du téléphone portable au détriment des interactions sociales. Ce sujet a marqué un tournant dans son parcours académique. En 2021, il débute un doctorat en psychologie à l’UNIL. Dans le cadre du programme de financement Mobi.Doc, il effectue un séjour de six mois à l’Université de Gand, en Belgique, où il collabore avec la Professeure Mariek Vanden Abeele, experte en bien-être numérique (digital wellbeing). En 2023, ses travaux sont récompensés par le Best Poster Award lors de la conférence de l’International Communication Association à Toronto, au Canada. Plus récemment, il reçoit un Prix de la Faculté des SSP pour sa thèse, qu’il a soutenue en février 2025. Actuellement premier assistant à l’Institut de psychologie, le Dr Frackowiak partage son temps entre l’enseignement des statistiques auprès des étudiant·es de bachelor et de master et ses travaux de recherche, qui portent sur le rôle des médias dans les systèmes familiaux, en explorant comment leur usage peut à la fois générer des conflits et favoriser la coopération.
Sa thèse explore l’utilisation simultanée du téléphone dans les relations. Les smartphones facilitent la communication rapide en ligne, la navigation efficace dans les tâches et l’accès facile aux réseaux externes. Cette connectivité constante incite souvent les utilisateurs·trices à prendre leur téléphone en main en présence d’autres personnes. La recherche sur ce phénomène, souvent appelé phubbing ou technoference, s’est concentrée sur les dommages relationnels causés par l’utilisation du téléphone par un partenaire en présence de l’autre. Les recherches existantes qui ont étudié ce phénomène dans les relations intimes ont identifié un lien entre le phubbing et la baisse de la qualité de la relation et de l’intimité, ainsi que l’augmentation des conflits liés à l’utilisation de la technologie. Cependant, la littérature existante présente trois lacunes majeures : (1) les études transversales utilisées jusqu’à présent ne permettent pas de tirer des conclusions sur les processus quotidiens, limitant ainsi la compréhension de l’impact quotidien du phubbing sur les relations ; (2) les études se sont concentrées sur les conséquences relationnelles, mais ont négligé les interactions dans lesquelles l’utilisation du téléphone portable se fait. Par conséquent, les connaissances sur la manière dont l’interaction immédiate est affectée par l’utilisation du téléphone sont principalement externalisées dans les cadres théoriques existants ; (3) à mesure que le domaine évolue, il doit faire l’objet d’un examen et d’une évaluation continus de ses composantes conceptuelles et méthodologiques pour faire progresser la science psychologique.
Cette thèse visait à élargir la compréhension de l’utilisation du téléphone en coprésence dans les relations tout en remédiant aux lacunes existantes. Structurellement, elle se compose de trois blocs d’études et de publications, chaque bloc contenant des chapitres qui traitent des limites spécifiques de la recherche. Les publications démontrent que l’utilisation du téléphone en coprésence est un phénomène très complexe qui nécessite une approche multimodale. Cette approche combine les rapports subjectifs des individus (évaluations, perspectives expérientielles, etc.) et les outils permettant de saisir des mesures objectives (par exemple, les modèles de comportement, le temps passé devant un écran) afin de comprendre l’impact potentiel sur les relations.
Contrairement au paradigme dominant, cette thèse souligne que l’utilisation du téléphone en coprésence n’est pas intrinsèquement nuisible. La compréhension de son rôle dans la vie et les relations d’une personne doit être intégrée à d’autres facteurs spécifiques à la personne qui caractérisent le fonctionnement quotidien. La thèse propose des pistes potentielles à explorer dans les recherches futures, afin de faire progresser la science psychologique.
