Les négociations « Big Deal »
Depuis 2018, sous mandat de Swissuniversities, le Consortium des bibliothèques universitaires suisses (CSAL) mène des négociations stratégiques, appelées « Big Deals », avec les éditeurs Springer Nature, Wiley et Elsevier, qui représentent environ trois quarts des licences en Suisse. Agissant pour le compte de plus de 40 institutions nationales, le consortium vise à renforcer la position de la Suisse à l’international en défendant un accès équitable et durable aux publications académiques pour les institutions de recherche. Le mandat de négociation prévoit notamment l’accès (read access rights) aux titres de ces éditeurs, la mise en place d’une neutralité des coûts au niveau national, des mécanismes de contrôle des dépenses pour l’Open Access, des modèles tarifaires structurés pour le Gold OA et l’Hybride OA, ou encore l’adoption d’une licence CC BY comme standard pour les publications.
Échelonnées dans le temps, les négociations Big Deal ont commencé avec un premier cycle en 2018 avec Springer Nature et se sont poursuivies en 2024 avec un deuxième cycle de négociations avec Elsevier et Wiley. Parmi l’équipe de délégation suisse de négociation qui depuis le printemps 2024 mène des négociations avec Wiley, le Professeur Joël Billieux, de l’IP est un des deux représentants de la communauté des chercheurs et chercheuses pour Swissuniversities. Engagé depuis de nombreuses années dans la promotion des pratiques d’Open Science (dont l’OpenAccess n’est qu’une des facettes), il joue un rôle actif dans la défense des intérêts de la communauté académique suisse.
Situation de « no deal » dès le 1er janvier 2025
En fin d’année 2024, aucun accord satisfaisant n’a été encore trouvé pour les revues scientifiques hybrides et en Gold OA chez Wiley (voir communication de Swissuniversities) et chez Lippincott Williams and Wilkins (LWW) (voir la communication du CSAL) menant à une situation de « no deal » dès le 1er janvier 2025. Bien que cette situation pose des défis pour la communauté de chercheurs et chercheuses, elle constitue un levier de pression considérable visant à obtenir un accord satisfaisant.
Comment puis-je accéder à un article publié chez ces éditeurs ?
Les contenus publiés à partir du 1er janvier 2025 ne seront plus accessibles, sauf s’ils sont disponibles en Open Access. Pour obtenir un article, le CSAL et Swissuniversitires recommandent la recherche d’articles dans leur version Open Access, facilitée par l’installation dans les navigateurs Firefox ou Chrome de « boutons » de recherche (Unpaywall, Open Access Button ou Core Discovery), la recherche de versions disponibles sur les plateformes institutionnelles (e.g. Serval, Orphee) ou une demande de copie directement auprès des auteurs et autrices de correspondance, par courriel ou via des plateformes telles que ResearchGate.
La BCUL se tient également à votre disposition pour vous aider dans votre recherche à travers les services suivants :
- Les abonnements papier disponibles sur nos sites BCUL
- L’accès électronique pour les revues jusqu’en fin 2024.
- Le prêt entre bibliothèques (PEB)
- Le guichet d’information de votre site BCUL
- Le service questions/réponses de la BCUL
Comment puis-je publier un article chez ces éditeurs ?
Les chercheurs et chercheuses conservent la liberté de choisir une revue de ces maisons d’édition et de soumettre leurs manuscrits selon le processus classique, c’est-à-dire sans recours à l’Open Access. En effet, en l’absence d’un accord en vigueur avec ces éditeurs, aucun quota pour l’Open Access (OA) n’est disponible à l’UNIL. Par conséquent, les frais liés une publication en OA ne pourront pas être couverts par l’UNIL et devront le cas échéant être directement assumés directement par les auteur·es. De plus, pour cette même raison, l’UNIL ne finance pas les frais de publication en Open Access (Gold OA) auprès de ces éditeurs via son fonds de soutien. Ainsi, les articles soumis par voie traditionnelle dans des revues payantes ou des revues hybrides chez Wiley et LWW ne seront pas accessibles pour les chercheurs et les chercheuses appartenant à des institutions faisant partie du CSAL, dont l’UNIL, et cela pendant toute la période du No Deal.
Dans un tel contexte, L’UNIL recommande de s’abstenir de soumettre des articles et/ou de payer des frais pour des publication en OA chez ces éditeurs pendant la phase de négociation en cours, afin de préserver le « pouvoir de négociation » vis-à-vis de ces éditeurs.
Equipe IRIS, service de la recherche UNIL