Peter Gelius

Peter Gelius a pris ses fonctions de Professeur assistant en prétitularisation conditionnelle d’activités physiques et parcours de vie à l’Institut des sciences du sport de l’UNIL en août 2023. Retour sur son parcours, ses projets de recherche et collaborations.

Quel est le parcours qui vous a amené à devenir chercheur ?

J’ai toujours su que je voulais faire des études, mais je n’avais pas vraiment l’intention de devenir chercheur. Après l’obtention de mon master, mon directeur de thèse m’a suggéré de faire également un doctorat. J’ai alors découvert mon domaine de recherche actuel, plus ou moins par un heureux hasard, et j’ai tellement aimé ce travail que je ne l’ai jamais quitté.

Quel est votre domaine de recherche actuel ?

Je travaille sur des méthodes participatives pour développer des interventions adaptées en matière d’activité physique tout au long de la vie, sur les politiques de promotion de la santé et sur les interconnexions entre le sport, l’activité physique et le réchauffement climatique.

Pourquoi ce domaine de recherche ?

Ma formation initiale est en sciences politiques et la promotion de l’activité physique était un domaine idéal pour la recherche appliquée en politiques publiques. Les décideuses et décideurs politiques souhaitent avoir des preuves scientifiques pour améliorer les politiques publiques, rendre les populations plus actives et en meilleure santé. Cela me donne de nombreuses opportunités de mener mes recherches, tout en apportant une contribution potentiellement précieuse à la société.

Pourquoi mener des recherches à la Faculté SSP ?

La Faculté m’offre un environnement encourageant et sûr pour mener à bien mes recherches. J’apprécie particulièrement les multiples possibilités de collaboration avec d’autres chercheuses et chercheurs, par exemple au sein du centre de recherche LIVES sur les parcours de vie et la vulnérabilité, ou à l’Observatoire universitaire des transports actifs, OUVEMA. Un sujet comme la promotion de l’activité physique nécessite une collaboration interdisciplinaire (sciences du sport, médecine, psychologie, sciences sociales, géographie, etc.), et c’est précisément à ce besoin que répondent la Faculté des SSP et l’UNIL. De plus, les nombreuses organisations du secteur du sport et de la santé situées à proximité de l’UNIL constituent un autre atout important pour mes recherches.

Qu’attendez-vous de vos recherches ?

D’une part, je souhaite en savoir plus sur le fonctionnement de l’élaboration des politiques de promotion de la santé. Ce domaine constitue pour moi un terrain d’expérimentation pour tester les théories des sciences sociales et pour rassembler plus de connaissances sur l’interaction entre les décideuses et décideurs politiques, les expert·es et les groupes de population. D’autre part, j’espère soutenir la promotion de l’activité physique en apportant mon expertise en sciences politiques pour aider à optimiser les politiques dans le sport et l’activité physique. Idéalement, mes recherches devraient non seulement élargir les connaissances, mais aussi apporter une contribution concrète à l’amélioration du bien-être et de la qualité de vie des individus.

Quelles difficultés éprouvez-vous dans le travail de recherche ?

Mon travail repose sur une interaction étroite avec les décideuses et décideurs politiques et les officiel·les à tous les niveaux : local, régional, national et international. Ces personnes ont des agendas très chargés, une partie de leur travail est politiquement sensible et ils·elles reçoivent des demandes d’information de la part de nombreuses et nombreux chercheurs. Par conséquent, il n’est pas toujours facile d’accéder aux organisations et aux personnes importantes.

Quels sont les talents cachés qui vous aident à surmonter ces difficultés ?

Il faut faire preuve de patience et être prêt à s’engager dans des collaborations à long terme pour gagner la confiance des décideuses et décideurs politiques. Cela implique également de comprendre et de s’adapter à leurs besoins spécifiques : une note de synthèse appliquée pour les politiques publiques sera différente d’un article académique, et une action développée conjointement entre la recherche et la politique sera différente d’un exercice purement académique. Il doit y avoir de la place pour les deux approches. Un autre facteur de réussite important est de travailler au sein de réseaux universitaires nationaux et internationaux – nous sommes plus forts lorsque nous travaillons ensemble plutôt que les uns contre les autres.

Que prévoyez-vous pour la suite de votre parcours ?

Mon objectif actuel est de terminer la transition de l’enseignement que j’avais élaboré initialement en anglais vers l’enseignement en français et de mettre en place un réseau de recherche et de politiques publiques du sport en Suisse aux niveaux local, régional et national. Après cela, j’espère pouvoir dans un avenir très proche soumettre avec succès des demandes de projets dans le système suisse.