Brazilian International Student and Academic Mobilities from the Periphery to the Core: Between Marxist Dependency Theory and Intersectionality
Politologue suisso-brésilienne, Annelise da Silva Canavarro (ex-Erismann) est originaire d’une famille militaire de Realengo, un quartier ouvrier brésilien. Pendant ses études à l’Université Libre de Berlin, elle a remporté le Prix de meilleure étudiante de sa cohorte de Studienkolleg tout en travaillant au McDonalds pour financer ses études de bachelor en science politique. Annelise a ensuite obtenu un Master en Anthropologie et Sociologie du Développement à l’IHEID. Actuellement militante socialiste résidante à Bienne, Annelise s’intéresse aux contradictions du capitalisme dépendant brésilien et aux manifestations de l’autoritarisme et du racisme périphérique. En 2017, elle est engagée en tant qu’assistante diplômée au Centre en études genre (CEG). Annelise a soutenu sa thèse sous la direction du Prof. Chauvin le 30 juin 2023.
Cette thèse examine le cas des étudiant·es internationaux·nales brésilien·ne·s et des mobilités académiques lorsqu’ils·elles se déplacent de la « périphérie vers le centre du monde », à la lumière d’un dialogue approfondi entre les théories marxistes de la dépendance et de l’intersectionnalité. En analysant leurs mobilités comme issues d’une internationalisation paradigmatique de l’enseignement supérieur et exemplaires de la fabrique sociale contemporaine de l’université brésilienne, cette thèse examine comment les individus (sur)vivent les structures sociales du pouvoir national et international qui déterminent leurs trajectoires éducatives et professionnelles. Grâce à des entretiens qualitatifs avec soixante-quatre étudiant·e·s brésilien·ne·s et sept universitaires, cette thèse examine comment les positions intersectionnelles des individus par rapport aux catégories du pays d’origine, notamment leur genre, leur race, leur classe sociale, ainsi que leurs orientations disciplinaires, influencent leurs choix et les conditions dans lesquelles ils·elles étudient à l’étranger. Leur bagage individuel fournit des informations sur leur rôle dans le capitalisme dépendant brésilien. Il est réétiqueté et recollectivisé une fois que les étudiant·e·s naviguent vers le centre du monde en tant que sujets périphériques assujetti·e·s à la mondialisation de la main-d’œuvre hautement qualifiée, à l’universalisation et à l’internationalisation de l’enseignement supérieur tant dans leur pays d’origine que dans leur pays d’accueil. À travers des métaphores liées à la mobilité internationale, telles que prendre la route, attendre à la porte d’embarquement, être pris·e en charge à l’aéroport, atterrir, voler haut et emprunter des voies différentes, quatre chapitres empiriques dévoilent les nuances de leurs expériences avant, pendant et après la mobilité internationale pour l’obtention d’un diplôme ou des crédits, tandis que deux chapitres théoriques contextualisent leur mobilité internationale étudiante et académique dans l’histoire des relations internationales brésiliennes. Dans ce portrait des inégalités brésiliennes, cette thèse s’intéresse aux réponses marxistes et intersectionnelles à la problématique d’un système d’enseignement supérieur qui se mondialise avant de devenir universel.