Social Classes and the Great Recession. Evidence from Europe and the United States
Jad Moawad est titulaire d’un Master en Philosophie Politique et d’un Master en Sociologie et Démographie de l’Université Pompeu Fabra. Il a occupé le poste d’assistant diplômé à l’Institut des Sciences Sociales (ISS) et a rédigé une thèse en sciences sociales à l’Université de Lausanne, soutenue le 21 avril 2023 sous la direction du Prof. Daniel Oesch. Il a également été chercheur invité à l’Université d’Oxford durant le trimestre Michaelmas 2022. Ses domaines de recherche principaux incluent la stratification sociale et les inégalités économiques. Ses travaux antérieurs concernant l’impact sociétal de la Grande Récession ont été publiés dans les revues ‘European Societies’ et ‘Social Science Research’.
Cette thèse examine l’impact de la crise financière de 2008 sur l’emploi, les salaires et la santé des individus issus de différentes classes sociales et origines. Le cadre théorique s’inspire de la théorie du désavantage cumulatif et l’applique au contexte de la Grande Récession.
L’analyse empirique repose sur trois enquêtes majeures permettant une comparaison entre pays : Luxembourg Income Study, European Union Statistics on Income and Living Conditions, et European Social Survey. Les résultats révèlent que la classe moyenne n’a pas subi de pertes en termes d’emploi ou de revenus entre 1980 et 2020. En revanche, la classe ouvrière a été la plus affectée au cours de ces dernières décennies. La Grande Récession a amplifié cette inégalité entre classes en creusant l’écart de revenus entre la classe ouvrière et la classe moyenne supérieure. Les données longitudinales suggèrent que la classe ouvrière a été touchée non seulement en termes de revenus suite à la Grande Récession, mais également en termes de santé – particulièrement chez les individus proches de la retraite.
La thèse conclut que la crise financière de 2008 a affecté la classe ouvrière de manière disproportionnée.