Depuis août 2021, Prof. Jean-Christophe Graz est vice-doyen Recherche, Ethique et Ecoles doctorales. A la lumière de la dernière auto-évaluation, il nous propose un tour d’horizon des outils à disposition et de ceux à développer en matière de soutien à la recherche dans la Faculté.
Grâce à l’engagement de mes prédécesseurs et à l’implication indéfectible de l’équipe qui m’entoure, la roue n’est pas à réinventer – d’autant moins que la troisième auto-évaluation de la Faculté vient d’avoir lieu et assure une continuité dans la vision stratégique de la Faculté.
Le premier objectif du plan de développement facultaire en ce qui concerne la recherche consiste à renforcer le soutien aux chercheur·se·s de la Faculté. Ce soutien s’exprime notamment dans les subsides attribués ponctuellement depuis plusieurs années par le Décanat, et qui sont très appréciés par l’ensemble des membres de la Faculté. Plus globalement, il s’agit de continuer et de renforcer le travail de veille et d’expertise sur les instruments de financement, d’instruction des dossiers nécessitant des préavis institutionnels, et bien sûr de conseil et d’appui concret à l’élaboration de requêtes de subsides. Soutenir les chercheur·se·s, c’est aussi favoriser les collaborations internes et les synergies prometteuses. Un exemple récent et concret : les réunions de coordination des chercheur·se·s de la Faculté prévoyant de déposer une esquisse de projet dans le cadre du PNR 80 «Covid-19 et société». Cela a permis d’optimiser les chances de succès des dix requêtes auxquelles les membres de la Faculté sont associé·e·s, et de dessiner une stratégie à plus long terme. En effet, dans le cas où plusieurs projets hébergés par l’UNIL seraient sélectionnés pour un financement, la Faculté s’efforcera de créer une unité de recherche multidisciplinaire dédiée à l’étude de l’impact sociétal de la pandémie de Covid-19. Cette unité permettra une collaboration fructueuse entre les différentes équipes travaillant sur ce thème à travers notre Université, et contribuera à la diffusion et à la visibilité des résultats de recherche à l’échelle nationale et internationale.
Les deuxième et troisième objectifs opérationnels du plan de développement de la Faculté – Réaffirmer notre approche holistique de l’évaluation de la recherche; Poursuivre notre incitation à cultiver la diversité des objets et des méthodes – sont d’autant plus essentiels qu’une Faculté comme la nôtre se caractérise par une culture de la recherche fondée sur une grande diversité des méthodes, des activités de recherche, des objets d’analyse, de disciplines et de cultures scientifiques, et d’engagements institutionnels dans les réseaux professionnels. A ce titre, après deux ans de chamboulement, je me réjouis particulièrement de pouvoir à nouveau organiser la Journée de la recherche, qui constitue un rare moment d’échange et de réflexion autour des activités déployées au sein de la Faculté et de questions clé en matière de politique de la recherche.
Le Dicastère recherche fait aussi une priorité de la politique de science ouverte, en lien avec l’accompagnement des transformation numériques de l’environnement de la recherche. Il est en effet important de se rappeler que la science ouverte ne se limite pas à nous assurer que nos publications soient accessibles librement sur Serval et, dans la mesure du possible, sur les sites des éditeurs scientifiques (ce qui est déjà compliqué). La science ouverte compte deux autres piliers. D’une part, la mise à disposition des données de recherche ne suppose pas nécessairement qu’on stocke et archive plus, mais qu’on le fasse mieux, en tenant également compte des données qualitatives et des impératifs de soutenabilité sur le plan de la gestion de la recherche et des implications environnementales. D’autre part, une science ouverte nous oblige aussi à adapter nos procédures d’évaluation, en privilégiant la valeur intrinsèque des résultats scientifiques, plutôt que des indicateurs extrinsèques dont les nombres ordinaux (facteurs d’impact, h-index et autres) sont généralement le produit de prestataires commerciaux. La Déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche (Dora) publiée en 2012 et signée par l’UNIL en 2018 vise à réorienter les pratiques d’évaluation en ce sens, de telle sorte à prendre une distance critique vis-à-vis des indicateurs bibliométriques dans le cadre d’évaluations individuelles des chercheur·se·s, de recrutements ou de promotions.
Enfin, un dernier objectif dont le Dicastère recherche est en charge consiste à implanter les recommandations éthiques propres à l’activité des membres de la Faculté. Cet objectif vise à ouvrir plusieurs chantiers après la mise en place de la Commission interdisciplinaire d’éthique de la Faculté (CER-SSP). Nous travaillons notamment à clarifier et mieux documenter les procédures de dépôts des requêtes auprès de la Commission cantonale d’éthique (CER–VD), en charge des projets dans le champ de compétence de la Loi relative à la recherche sur l’être humain (LRH). Conjointement avec le service de la recherche de la Direction, nous sommes aussi en train de réfléchir au matériel pédagogique et aux formations susceptibles de faciliter ces démarches à l’avenir.
Il est probablement inutile de rappeler que quelle que soit la politique menée, il ne s’agit ni de définir les objets légitimes de la recherche, ni d’en orienter les axes prioritaires. La recherche reste impulsée par les chercheur·se·s de la Faculté. Comme pour les autres dicastères, ces objectifs concernent souvent plusieurs équipes et recoupent d’autres priorités, telles que la simplification des procédures à chaque fois que l’occasion s’en présente, la possibilité de mieux sanctuariser le temps consacré à la recherche, le renforcement de l’appui administratif à la recherche, non seulement dans la phase de montage et de dépôt, mais aussi tout au long de la réalisation des projets, sans aborder ici les rôles des quelque trente unités de recherche que compte la Faculté.
L’équipe du Dicastère recherche se réjouit de pouvoir ainsi contribuer à une recherche de haut niveau tout en préservant la liberté académique et la qualité de l’enseignement. Elle se réjouit de savoir qu’elle peut compter sur l’importance que l’ensemble des membres de la Faculté donnent à de tels objectifs.
Prof. Jean-Christophe Graz
Vice-Doyen Recherche, Ethique et Ecoles doctorales