Subjective wellbeing and the political citizen
Annika Lindholm est assistante et doctorante au Centre de recherche sur le parcours de vie et les inégalités (LINES). Elle a obtenu un Master en sciences sociales de l’Université de Genève. Au sein de son travail d’assistanat, elle collabore avec FORS dans des projets internationaux, notamment le Comparative Candidate Survey (CCS) et MEDem. Ses intérêts de recherche principaux concernent la psychologie de la participation politique, et la formation d’attitudes et de préférences politiques. Elle a soutenu sa thèse le 19 mars 2021, sous la direction du Prof. Georg Lutz.
Cette recherche porte sur le rôle du bien-être subjectif en tant que déterminant du comportement et des attitudes politiques dans l’Europe contemporaine. Les changements profonds de la société durant les dernières décennies et les questions qui demeurent dans les études du comportement politique ouvrent la voie à considérer le bien-être comme un facteur important, pourtant précédemment négligé dans le domaine de la science politique, pour expliquer comment se façonnent les citoyens et citoyennes politiques. Les enjeux concernent notamment les inégalités dans la participation politique et le développement d’un sentiment d’efficacité politique personnelle, et de plus, les interrogations autour des motivations derrière le choix de vote pour la droite populiste.
Au travers de quatre études empiriques, nous associons plusieurs dimensions du bien-être, y compris ses composants dits évaluatifs, émotionnels, eudémoniques et sociaux, avec le développement d’un sens d’efficacité politique, la participation politique électorale et non-électorale et le choix de vote pour la droite populiste. Ces quatre études révèlent que le bien-être peut s’avérer comme un déterminant majeur des orientations politiques, décisions de participation et du choix de vote. Ainsi, avec cette recherche nous exposons le rôle primordial que joue le bien-être à chaque étape du façonnement de l’individu qui s’engage dans la politique et la formulation de ses préférences.
Les implications de ces résultats sont majeures, autant pour la discipline que pour la société, en vue de mieux comprendre la persistance d’inégalités politiques dans les démocraties de nos jours, révéler les sources d’instabilité de la démocratie et du soutien aux idées politiques illibérales, ainsi qu’éclairer les origines des menaces à la démocratie libérale contemporaine. De ce fait, le bien-être apparaît en tant que sujet majeur pour l’avenir de la recherche en sciences politiques.