Professeur à l’Institut de Psychologie, Christian Staerklé est désormais également membre du Comité d’évaluation « Psychologie et sciences de l’éducation » de la Division 1 du Fonds national suisse de la recherche scientifique.
Professeur Staerklé, félicitations pour votre nomination ! Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Je suis content de pouvoir représenter l’Université de Lausanne, notre Faculté, et l’Institut de Psychologie dans ce comité d’évaluation. Il n’y a en effet que quatre psychologues dans ce panel pour évaluer tous les projets de recherche en psychologie soumis à la Division 1. Il est aussi important que la psychologie sociale y soit représentée, car un nombre croissant de projets en psychologie et dans d’autres disciplines comportent une dimension psychosociale.
A titre personnel, cette nomination constitue une reconnaissance institutionnelle de ma carrière scientifique jusqu’à présent. Elle signifie aussi une sorte d’évolution « naturelle » vers l’évaluation de projets plus complexes. J’ai longtemps été en charge de responsabilités éditoriales dans des revues scientifiques nationales et internationales, et passé plusieurs années dans la Commission de la recherche de notre faculté et dans la Commission locale du FNS de l’Université de Lausanne qui évaluait, jusqu’à la fin de l’année dernière, les demandes de bourses doctorales et postdoctorales.
Les membres du Conseil de la recherche doivent évaluer de très nombreuses demandes de subsides, ce qui implique un très grand investissement. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager dans ce rôle ?
Une partie conséquente de mon temps de travail est consacrée à l’évaluation de projets, de manuscrits, de candidatures, de personnes. La complexité de l’évaluation des projets libres de la Division 1 représente un défi que je me réjouis de relever.
C’est aussi l’occasion de prendre le pouls de la recherche actuelle en psychologie, et plus généralement en sciences sociales et humaines en Suisse. Cet engagement me permet aussi d’entamer de nouvelles collaborations avec des collègues de la Division 1 et d’apprendre à connaître de nouveaux groupes de recherche, notamment dans les universités de la Suisse alémanique et des Hautes écoles professionnelles.
Finalement, je trouve aussi passionnant de me familiariser avec le fonctionnement concret du FNS. C’est une institution complexe qui non seulement finance une partie importante de l’activité de recherche en Suisse, mais qui met également en place de nouvelles normes de pratiques et d’évaluation scientifique, en fonction de développements scientifiques au niveau international, par exemple concernant des questions d’open science, de l’égalité des genres, et de l’éthique de la recherche.
La Division 1 regroupe des scientifiques actif·ve·s dans les différents domaines des sciences humaines et sociales. Quelle évolution voyez-vous pour les projets en sciences humaines et sociales ?
Si la recherche dite fondamentale reste bien entendu essentielle, je vois de plus en plus de projets qui ont une visée dite appliquée. Ces projets concernent souvent les dimensions psychologiques et psychosociales de différentes questions sociétales, comme par exemple le changement climatique, la diversité culturelle, la santé publique, les inégalités sociales et, plus récemment, la pandémie. Je constate aussi que les frontières entre disciplines, entre approches méthodologiques, et entre différentes « logiques » de recherche tendent à s’estomper. Ce sont des développements importants et réjouissants qui devraient, à terme, contribuer à renforcer la pertinence de la recherche en sciences sociales et humaines au niveau des prises de décisions politiques en Suisse.