Début mai, le Fonds National Suisse (FNS) a publié les résultats d’une analyse sur les effets de la pandémie de COVID-19 sur la quantité de projets FNS déposés par les chercheuses. Plus spécifiquement, le FNS s’est intéressé à une éventuelle corrélation entre l’augmentation des charges domestiques incombant principalement aux femmes et une diminution des requêtes soumises par les chercheuses. Il en ressort qu’« elles ont effectivement eu plus de travail de prise en charge et ont souffert de désavantages sur le plan professionnel ». Cependant, l’effet négatif est de courte durée et la situation varie en fonction des champs disciplinaires.
Les données montrent qu’un effondrement des requêtes est constaté uniquement dans le domaine des sciences humaines et sociales (SHS), alors que pour toutes les disciplines – indépendamment de l’équilibre de genre – il y a eu un nombre accru de subsides demandés en avril 2020. L’article indique que « la proportion de femmes a baissé de 8,5 points de pourcentage lors de la mise au concours d’avril [2020] dans l’encouragement de projets. Il n’y a pas eu de baisse de ce type en mathématiques, sciences naturelles et de l’ingénieur (MINT) ni dans le domaine des sciences de la vie (SV) ». Le FNS signale aussi que la situation s’est rapidement rétablie pour les SHS lors de l’appel à projets d’octobre 2020 et que dans le cadre des autres appels (Sinergia, Bridge, bourses de mobilité FNS) durant la période de confinement de mars 2020, le nombre de requêtes déposées par les chercheuses est resté stable. Notons toutefois qu’il est possible de demander une prolongation du projet, notamment en lien avec le travail supplémentaire effectué à la maison durant le confinement. Le FNS se propose en effet « d’accorder une attention particulière aux différences entre les disciplines et les sexes, ainsi qu’à la question de la garde des enfants ».
Au-delà de la situation pandémique exceptionnelle, l’article cite plusieurs études démontrant que de manière générale « l’engagement plus important des mères par rapport aux pères dans les soins aux enfants donne aux scientifiques masculins un avantage concurrentiel considérable. C’est une raison importante de la sous-représentation des femmes dans la recherche, en particulier dans des fonctions dirigeantes comme le professorat ». La crise liée au Covid-19 n’a fait que renforcer les inégalités de genre dans le domaine de la recherche, si on prend notamment en considération l’activité de publication. Pour en savoir plus, consultez l’article en français, anglais ou allemand ici : https://data.snf.ch/stories/moins-demandes-financement-femmes-fr.html
Coré Oppliger, community manager, Décanat SSP