Coordination patterns incontrasting types of democracy: A comparative analysis of legislative tobacco-control processes in Australia and Switzerland
Wally Achtermann a obtenu un bachelor en études de l’Histoire moderne et Politique économique de l’Université de Toronto et est titulaire d’un Master d’Histoire générale de l’Université de Zurich. Elle a travaillé comme doctorante FNS sur le projet « Health Governance » et a effectué son doctorat de 2012 à 2020 à l’Institut d’études politiques de l’Université de Lausanne. Par ailleurs, elle travaille auprès de l’Office fédéral de la Santé publique en qualité de cheffe suppléante de la section Base scientifique. Son travail de thèse vise à promouvoir la gouvernance politique en santé publique. Wally Achtermann a soutenu sa thèse le 8 décembre 2020, sous la direction du Prof. Dr. Dietmar Braun.
Cette thèse de doctorat évalue de manière critique les schémas de coordination des processus législatifs qui sous-tendent les lois adoptées et non adoptées en matière de lutte antitabac en Australie et en Suisse, deux types différents de démocratie. La nocivité du tabac est scientifiquement incontestée. Toutefois, la lutte contre les effets nocifs sur la santé par l’élaboration des lois a été modeste. En s’appuyant sur l’institutionnalisme centré sur l’acteur et sur la typologie des démocraties de Lijphart, nos résultats montrent que les deux pays sont parvenus à un schéma de coordination similaire pour les lois adoptées.
C’est dans l’Australie majoritaire, où l’exclusion des acteurs dissidents et l’intermédiation des intérêts concurrentiels dominent classiquement les processus législatifs, que nous trouvons de manière inattendue l’inclusivité sous la forme de consultations publiques, d’entreprises communes et de recherche de consensus. À l’inverse, la Suisse axée sur le consensus présente des caractéristiques majoritaires telles que l’exclusion des acteurs, le comportement concurrentiel et la prise de décision unilatérale et hiérarchique. En revanche, pour les lois non adoptées, les schémas de coordination apparaissent comme une image inversée des idéaux-types de Lijphart, la compétition partisane étant un facteur de perturbation important.
Cette thèse montre qu’alors que les acteurs ont utilisé leur marge de manœuvre pour orienter les processus législatifs, les cadres institutionnels ont néanmoins façonné de manière forte le résultat des politiques à des moments critiques du processus législatif, soutenant ainsi la validité essentielle de la typologie des démocraties de Lijphart. Ces résultats devraient encourager la communauté de la santé publique à investir dans la mise en réseau intersectorielle, dans une voix de la santé publique forte et fondée sur des preuves et dans la sensibilisation politique, qui sont toutes des conditions préalables essentielles à la réception et à la mise en œuvre éventuelle des messages de santé publique dans la sphère de la politique réelle.