Different origins, different outcomes, unequal opportunities? The transition to adulthood among the descendants of immigrants in Switzerland
Après des études de sociologie et un Master en démographie à l’Université de Genève, Andrés Guarin a soutenu sa thèse le 18 septembre 2020, sous la direction de la Prof. Laura Bernardi (ISS, LIVES) et du Prof. Guy Elcheroth (ISS, LINES). Ses intérêts de recherche portent principalement sur la migration, les enfants d’immigrants, les processus d’intégration, et plus précisément les trajectoires et transitions de vie sociodémographiques. Andrés Guarin est aujourd’hui co-responsable des formations pour la Suisse Romande à l’Organisation Suisse d’Aide aux Réfugiés (OSAR).
Cette thèse étudie l’existence (ou non) d’inégalités structurelles et leur rôle dans le processus d’intégration “réussie” des enfants immigrés en Suisse lors du passage à l’âge adulte. Je me concentre sur trois dimensions : les inégalités socio-économiques, les inégalités socio-relationnelles et les inégalités socio-culturelles. Ces dimensions sont ensuite opérationnalisées dans quatre chapitres empiriques.
Chaque chapitre, par son contenu spécifique, peut être lu indépendamment comme une contribution scientifique à l’étude des enfants d’immigrés en Suisse. Il peut également être lu comme une contribution à l’objectif global de la thèse. Dans l’ensemble, les résultats confirment l’existence d’inégalités structurelles parmi les enfants d’immigrés, en particulier pour les enfants d’immigrés avec une origine du Sud-Est de l’Europe ou de la Turquie.
Le premier article démontre l’existence d’inégalités structurelles dans l’insertion professionnelle des enfants d’immigrés du Kosovo. Le deuxième article explique que les réseaux d’enfants d’immigrés sont différemment constitués selon le pays de naissance de leurs parents. Les enfants d’immigrés d’origine du Sud-Est de l’Europe ou de la Turquie ont des réseaux qui empêchent une intégration sociale réussie.
Les deux derniers chapitres se concentrent sur deux événements démographiques pour étudier la formation des familles — la naissance du premier et du deuxième enfant et la première union — montrant que la probabilité d’avoir une deuxième naissance est plus faible pour les immigrés et leurs descendants que pour les natifs suisses, et que les enfants d’immigrés des pays du Sud-Est de l’Europe présentent des transitions plus rapides vers la cohabitation et le mariage.
Au vu des résultats, de la croissance continue des enfants d’immigrés dans la société suisse et de l’intérêt de la société suisse à garantir l’intégration de toutes ses composantes, il est essentiel de continuer à produire des études s’intéressant aux enfants d’immigrés et d’identifier les mécanismes qui permettent d’identifier l’existence d’inégalités sociales.