Coparentalité dans les familles recomposées : quels enjeux pour le couple et l’enfant ?
Gloria Repond a obtenu mon master en psychologie à l’UNIL en 2010. Elle a ensuite travaillé deux ans dans le domaine de la recherche, dont une année au centre d’étude de la famille où elle s’est fortement intéressée aux relations familiales (relation de couple, relation coparentale, transition à la parentalité, développement de l’enfant au sein de la triade père-mère-enfant). Elle a ensuite été engagée comme assistante doctorante auprès de la Prof. Joëlle Darwiche (directrice de thèse, IP) afin d’entamer sa thèse, qu’elle a soutenue le 4 février 2020.
La famille recomposée est un modèle familial répandu actuellement en Europe. Cependant la coparentalité a été peu investiguée dans ces familles. L’originalité de cette thèse est de se focaliser sur la qualité de la relation coparentale entre le parent et le beau-parent de l’enfant, reconnue comme une relation essentielle au bon fonctionnement de la famille dans les familles de première union. Trois études ont été menées pour mieux comprendre le rôle de la qualité de la relation coparentale et ses liens avec les sous-systèmes familiaux et l’ajustement de l’enfant.
Cinquante-sept familles recomposées ont répondu à des questionnaires concernant leurs relations au sein de la famille et participé à une tâche de discussion coparentale filmée.
Les résultats de ces études ont ainsi montré : a) une coparentalité complémentaire dans les familles recomposées ; b) le rôle modérateur de la cohésion coparentale sur l’association entre les difficultés dans la relation parent –enfant et les difficultés d’ajustement de l’enfant ; c) l’association positive entre une relation conjugale satisfaisante et une coparentalité positive pour les beaux-parents ; d) l’association positive entre le conflit coparental des belles-mères et l’ajustement de l’enfant.
Ces résultats permettent ainsi de mieux comprendre le rôle de la coparentalité dans les familles où les coparents ne sont pas les deux parents biologiques de l’enfant. Surtout, cette coparentalité peut être différente de celle des familles de première union sans pour autant être délétère pour le bien-être de l’enfant.