Ce projet, financé par l’agence pour la recherche de la Commission Européenne dans le cadre du programme européen pour la recherche et l’innovation Horizon 2020, est co-dirigé par les professeurs Martino Maggetti et Ioannis Papadopoulos (SSP, IEP, LAGAPE), tous les deux spécialistes en matière d’analyse de la gouvernance.
La recherche, qui débutera en janvier 2020, sera financée à hauteur de trois millions d’euros sur trois ans et demi. Ce projet est arrivé premier parmi 33 propositions évaluées. Il est aussi le premier projet européen de ce type dont une équipe de la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Unil assume la coordination. Il inclut huit partenaires académiques dans des universités de plusieurs pays, qui regroupent les meilleurs spécialistes des questions de régulation (Belgique, Espagne, Pays-Bas, Allemagne, Pologne, Norvège, Danemark, et Israël).
Le projet étudiera plusieurs facettes des relations de confiance ou de méfiance (relatives) qu’entretiennent entre eux les nombreux acteurs impliqués dans les politiques de régulation en Europe. Celles-ci interviennent tant sur le plan national que régional et de l’Union Européenne dans le cadre d’une gouvernance multi-niveaux, qui voit interagir les instances publiques de régulation et les grandes entreprises privées régulées, les politiques, les tribunaux, les médias, les consommateurs/trices, les citoyen·ne·s. Cette étude se caractérise par la diversité des pays concernés, mais aussi celle des disciplines rassemblées – la science politique, le droit, l’administration publique, l’économie, la psychologie sociale ou encore les sciences de la communication – et des méthodes utilisées : enquêtes par questionnaires, entretiens qualitatifs, expériences, focus groups, études de documents législatifs et de rapports officiels ou non, analyses de discours médiatiques.
La recherche ambitionne d’apporter également des éléments de diagnostic et des pistes aux décideurs, afin d’améliorer le fonctionnement des systèmes de régulation et renforcer leur légitimité. Elle se concentre sur trois secteurs-clés où l’on a observé une perte de confiance liée à des crises (finance et sécurité alimentaire), et où l’on constate un potentiel de conflit important lié à des risques émergeants (big data et développements autour de intelligence artificielle).
Profs. Martino Maggetti et Ioannis Papadopoulos (Institut d’études politiques)