Group Appeals in Electoral Politics: Comparing Party Behaviour in Switzerland, Germany and the Netherlands
Après l’obtention d’un master en sociologie politique de la London School of Economics and Political Science, Simon Stückelberger a été engagé comme doctorant FNS au sein du projet “Party strategies and the dynamics of electoral competition in multiparty democracies” dirigé par Prof. Anke Tresch. Dans le cadre de ce projet il a rédigé sa thèse, soutenue le 8 avril 2019, sous la direction de Prof. Anke Tresch et Prof. Georg Lutz.
Cette thèse vise à contribuer à une meilleure compréhension de la compétition partisane en étudiant les appels de groupes, c.-à-d. les déclarations de soutien et les critiques explicites adressées aux catégories de groupes telles que p.ex. les femmes. La question directrice est la suivante : comment les partis utilisent-ils les appels de groupe comme un instrument électoral? Cette question est explorée sur la base de deux campagnes électorales récentes en Suisse, en Allemagne et aux Pays-Bas, en utilisant une analyse du contenu du matériel de campagne complétée par des entretiens avec des responsables de campagne. La réponse comprend deux parties. La première partie soutient que l’idéologie du parti influence l’utilisation des appels de groupes positifs et négatifs. Bien que les résultats ne confirment pas l’attente selon laquelle les partis de gauche sont plus susceptibles d’utiliser des appels de groupe positifs, ils sont conformes à l’idée que les partis idéologiquement plus extrêmes sont plus susceptibles de critiquer les catégories de groupes. La deuxième partie soutient que deux fonctions de ciblage sont importantes pour comprendre les différences entre les parties dans leurs appels de groupe à des catégories de groupe spécifiques. Premièrement, les partis utilisent les appels de groupe selon une fonction de représentation, montrant aux membres d’un groupe social qu’ils les soutiennent. Deuxièmement, les partis utilisent les appels de groupe selon une fonction de référence, en soutenant les groupes favorisés par les électeurs potentiels et en critiquant les groupes méprisés. Les résultats semblent de confirmer l’importance des deux fonctions, mais l’utilisation des appels de groupe selon la fonction de représentation semble dépendre d’un facteur médiateur : un parti est plus enclin à tenter d’attraper le vote d’un groupe social en utilisant la catégorie associée à ce groupe uniquement si ce dernier soutient le parti pour des raisons liées à l’identité du groupe.