Raphael Faiss est actuellement responsable de recherche et chargé de cours en physiologie à l’Institut des Sciences du Sport de l’Université de Lausanne (ISSUL) et dans les sciences anti-dopage au REDs.
Quelles sont les étapes significatives de votre parcours de chercheur ?
Après ma licence en management du sport à l’Unil, j’ai mis en pratique mes connaissances comme directeur de l’entreprise de coursiers à vélo Vélocité à Lausanne pendant 7 ans. En parallèle, j’ai gardé un pied dans la physiologie de l’exercice en effectuant plus de 2000 tests de diagnostic de la performance en 12 ans au service de recherche de la Clinique romande de réadaptation (SUVA) à Sion. Après 3 titres de champion du monde des coursiers à vélo, j’ai expérimenté le sport de haut-niveau comme cycliste semi-professionnel. Ce fut l’occasion d’innombrables visites comme sujet de recherche au laboratoire du département de physiologie qui m’ont fait bifurquer vers mon doctorat en sciences de la vie. Mon travail de recherche sur les pratiques innovantes dans l’entrainement en altitude m’a ensuite permis de travailler comme conseiller scientifique des équipes nationales suisses de cyclisme à l’Office fédéral du Sport (Macolin). Le défi d’offrir un cadre d’activité sain et équitable aux sportifs intègres m’a fait revenir à l’Unil pour exercer comme responsable de recherche et chargé de cours à l’Institut des Sciences du Sport de l’Université de Lausanne (ISSUL) et plus spécialement dans les sciences anti-dopage au REDs.
Quelle est l’activité dans laquelle vous vous êtes le plus investi à l’Unil ?
Pour le sport et les athlètes, concevoir, coordonner et mener des projets d’expertise et de recherche à fort impact économique et politique pour le centre de recherche et d’expertise en sciences antidopage (REDs) de l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne
Quels sont les axes de recherche que vous avez privilégiés ?
Clairement la physiologie, dans toute la portée de son étymologie grecque et la science des « choses de la nature ». Plus particulièrement le fonctionnement de l’organisme et les interactions dans l’environnement (entrainement sportif, hypoxie, dopage…).
Quel souvenir gardez-vous de vos différentes collaborations internes et externes ?
L’humilité de travailler avec ceux qui sont meilleurs que soi et qui enrichissent le travail individuel au service de l’intelligence collective.
Comment se faisait la recherche à vos débuts à l’Unil par rapport à aujourd’hui ?
Avec beaucoup d’idées, de petites innovations et des moyens limités comparativement à l’organisation actuelle et la reconnaissance internationale de la qualité des travaux à l’ISSUL.
Quelles difficultés avez-vous éprouvé dans le travail de recherche ?
En physiologie, l’investissement personnel est marqué dans la chair pour les tests pilotes à coups de biopsies musculaire, prises de sang répétées et lactates à >17 mmol/L.
Dans l’antidopage, il faut la patience de proposer les projets au moment opportun en raison de la portée politique, sociale et médiatique des résultats potentiels.
Quels sont les talents cachés qui vous ont aidé à surmonter ces difficultés ?
La clairvoyance des efforts requis pour rester en tête du peloton et le goût de partir en échappée.
Comment envisagez-vous la suite ?
Sereinement, même si une chambre simple me suffira.