Ce projet de recherche propose d’analyser les logiques de la genèse d’un champ sportif suisse entre les années 1860 et les années 1930, tout particulièrement autour de cinq disciplines : gymnastique, tir, jeux nationaux, football et cyclisme. L’équipe de recherche est composée de Grégory Quin (MER, responsable du projet), Philippe Vonnard (Chercheur FNS senior, coordinateur), Gil Mayencourt (Chercheur FNS junior) et Hans-Dieter Gerber (Collaborateur scientifique), et Sébastien Cala (Assistant-diplômé).
Avec régulièrement plus de 50’000 spectateurs présents sur les sites, les dernières Fêtes fédérales de lutte suisse constituent des événements majeurs sur la scène sportive et rappellent que les activités physiques et sportives touchent toutes les strates de la société helvétique.
Fort de ce constat, le projet de recherche « La Fabrique des sports nationaux » (Projet n° : 100011_182399) qui débute au sein de l’Institut des Sciences du Sport de l’Université de Lausanne (ISSUL) propose d’analyser les logiques de la genèse d’un champ sportif suisse entre les années 1860 et les années 1930, tout particulièrement autour de cinq disciplines : gymnastique, tir, jeux nationaux, football et cyclisme. Cette période charnière dans l’histoire de la Confédération est en effet le théâtre de l’essor et de la structuration d’organisations nationales faîtières pour toutes les activités physiques et sportives et constitue donc un moment clé pour appréhender la constitution d’une « élite dirigeante du sport » et l’émergence des formes modernes d’expression d’un « nationalisme sportif ».
L’équipe de recherche est composée de Grégory Quin (MER, responsable du projet), Philippe Vonnard (Chercheur FNS senior, coordinateur), Gil Mayencourt (Chercheur FNS junior) et Hans-Dieter Gerber (Collaborateur scientifique), auxquels vient s’ajouter Sébastien Cala (Assistant-diplômé) travaillant actuellement à l’écriture d’une histoire du ski suisse. Dans le cadre de cette étude, l’équipe de recherche s’attachera à analyser les structures, les buts et les fonctionnements de ces organisations, de mettre en lumière les luttes mais aussi les liens qui vont se nouer entre elles ainsi que de s’interroger sur le recrutement, les profils et les motivations de leurs élites dirigeantes. De fait, nous construirons pendant le projet une base de données biographiques qui sera progressivement ouverte à la consultation.
Basé sur la collecte et l’analyse d’une documentation inédite issue essentiellement des archives de ces organisations, ce projet souhaite mettre à jour un double processus original auquel est soumis l’espace des activités physiques et sportives : d’une part, celui de la sportivisation (création de compétitions, homogénéisation des formes de pratique, développement d’une hiérarchie d’institutions), d’autre part, celui de la nationalisation (présence croissante de citoyens suisses dans les différentes organisations, développement et usage de symboles nationaux autour des événements sportifs).
S’inscrivant dans les développements récents de l’histoire du sport en Suisse, notre ambition est de permettre à l’avenir la prise en compte du sport dans les travaux récents sur les élites suisses. Enfin cette étude doit in fine permettre de davantage comprendre l’importance prise par le phénomène sportif en Suisse.
Grégory Quin, Maître d’enseignement et recherche à l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne, membre du Centre d’histoire internationale et d’études politiques de la mondialisation (CRHIM)