Application of the functional method for assessing response biases in mental health questionnaires
Détenteur d’un Master en psychologie, Marc Dupuis a soutenu sa thèse de doctorat le 4 octobre 2018, sous la direction de Roland Capel (MER, IP). Ses principaux domaines de recherche se situant à la frontière entre psychologie, épidémiologie, et méthodes quantitatives, il travaille actuellement comme post-doctorant en statistiques, et vient d’être nommé Maître-assistant en santé publique à l’Université de Genève.
Lorsqu’il est demandé de fournir une photo passeport, il est évidemment attendu qu’elle soit d’une définition suffisante et nette ; autrement dit, qu’elle soit à la fois porteuse d’un maximum d’informations et d’un minimum d’imprécisions. Pour autant, cette exigence est loin d’être respectée lorsque le portrait n’est pas le résultat de la photographie, mais de questionnaires psychologiques. Il est en effet courant que les résultats de tests soient traités comme de simples sommes de points, et interprétés indépendamment de la capacité de la personne à comprendre les questions ou les enjeux de l’évaluation, ou encore du soin apporté à répondre.
Au travers de six recherches, cette thèse propose à la fois de mesurer la fiabilité et l’interprétabilité des réponses à des questionnaires, mais également de s’intéresser à la baisse de qualité des informations transmises chez les personnes souffrant de troubles mentaux. Après une introduction des concepts fondamentaux en théorie des tests et de leur évolution, un premier volet présente une méthode psychométrique développée à Lausanne, la méthode fonctionnelle, d’un point de vue théorique, la compare aux théories psychométriques dominantes, et l’éprouve au moyen de simulations mathématiques. Le second volet consiste en l’étude du lien entre maladie psychique et qualité des données de questionnaires auprès d’environ 2’000 personnes de la population lausannoise, de l’impact des troubles à celui des symptômes.
La présence de troubles mentaux, mais aussi plus simplement de leurs symptômes, présents ou passés dans le parcours de vie, explique en de très larges proportions les variations dans la qualité des informations fournies par les individus. Ce constat incite les professionnels à une posture critique quant à l’administration et l’interprétation de tests auprès des populations souffrant de troubles psychiques. Dans un effort de favoriser le travail de ces praticiens, le docteur Dupuis et ses collègues poursuivent leurs travaux en implémentant la méthode étudiée dans le logiciel statistique R pour la rendre librement accessible.