Florence Rossignon est titulaire d’un Bachelor en Sociologie et d’un Master en Socio-économie de l’Université de Genève. Elle a soutenu sa thèse en sciences sociales le 22 août 2017 sous la direction du Dr Jacques-Antoine Gauthier et du Dr Jean-Marie Le Goff (NCCR LIVES, ISS). Ses recherches portent principalement sur la transition à l’âge adulte auprès de populations vulnérables. Elle a également participé au développement d’une nouvelle méthode d’analyse quantitative longitudinale (Sequence History Analysis) permettant de mesurer dans quelle mesure les trajectoires de vie passée influence la survenance d’un événement ultérieur. Elle rejoint l’Office fédéral de la statistique dès septembre 2017 pour y travailler en tant que collaboratrice scientifique à la section Démographie et Migration.
“Transition to adulthood for vulnerable populations in Switzerland: How past trajectories matter”
Cette thèse examine la transition à l’âge adulte en se concentrant sur le départ du domicile parental et l’entrée dans la vie active. Une attention est portée aux jeunes particulièrement vulnérables lorsqu’ils deviennent adultes : les enfants de foyers dissous et les enfants de migrants. Ces derniers sont susceptibles de rencontrer des difficultés lors de leur départ du domicile parental et de leur entrée dans la vie active, étapes cruciales lors de la transition à l’âge adulte susceptibles d’affecter les trajectoires de vie ultérieures. Les analyses sont basées sur les données de l’enquête Cohorte LIVES, un panel annuel de 1691 répondants qui a débuté en 2013 en Suisse. Nous avons développé une méthode intitulée « Sequence History Analysis » dont le but est de construire des trajectoires de vie antérieures et d’évaluer leur influence sur la survenance d’un événement ultérieur.
Les analyses ont montré que de passer d’un ménage biparental à un ménage monoparental augmente le risque de quitter le domicile parental. Ce risque est supérieur lorsque le répondant est enfant unique. De plus, les enfants de foyers dissous sont plus susceptibles de quitter le domicile parental pour vivre seul. Nos résultats ont aussi démontré que les emplois manuels sont plus fréquemment occupés par les immigrés de deuxième génération originaires d’Europe du Sud. Aussi, il semble que la sous-qualification soit plus fréquente chez les enfants de migrants originaires d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique. De plus, à origine socioéconomique égale, les immigrés de seconde-génération devenus suisses ont moins de chances d’occuper une position élevée ou intermédiaire ou d’être indépendants que les Suisses de naissance. En revanche, ils sont plus souvent non-qualifiés. Ils ont aussi moins de chances d’avoir un emploi manuel qualifié. Au contraire, le fait de posséder un permis de résidence temporaire augmente la probabilité d’obtenir une position élevée ou intermédiaire ou d’être indépendant.