Assistant-diplômé jusqu’à début 2017, Claudio Brenni a soutenu sa thèse en août 2017 sous la direction de Yohan
Ariffin, maître d’enseignement et de recherche, et la co-direction du Professeur Jean-Christophe Graz à l’Institut d’études politiques, historiques et internationales de l’Université de Lausanne. Il détient un baccalauréat en science politique de la même
université — avec une spécialisation en relations internationales — et d’une maîtrise en études de développement —
avec une spécialisation en économie écologique – décernée par l’Institut de hautes études internationales et du
développement de Genève.
Quelle souveraineté alimentaire ? Questions autochtones et paysannes dans la gouvernance de la biodiversité (1970-2013)
Cette thèse a pour objectif d’étudier les interactions entre le complexe de régimes qui porte sur la conservation de
l’agrobiodiversité et les acteurs locaux. En associant les stratégies de conservation des pratiques agricoles de
subsistance fondées sur l’utilisation des ressources et des connaissances dites « traditionnelles » aux luttes pour la
reconnaissance des droits en faveur des acteurs locaux, elle examine plus précisément comment la notion de
souveraineté alimentaire est mobilisée conjointement par les représentants des peuples autochtones et par ceux
paysans dans les négociations sur la gouvernance internationale de la biodiversité.
En croisant les travaux constructivistes en relations internationales avec les approches d’économie politique
institutionnelle et écologique, elle explore les pratiques discursives et les stratégies politiques de ces deux groupes de
représentants par rapport aux questions agricoles. En tant qu’acteurs qui détiennent des savoirs indispensables et qui
ont développé et transmit les ressources phytogénétiques jusqu’à nos jours, les peuples autochtones et les paysans
sont considérés comme des parties prenantes dans ces négociations. En analysant la mobilisation de la notion de
souveraineté alimentaire, cette recherche analyse les engagements et les différences dans les discours tenus par les
représentants autochtones et paysans dans les multiples arènes de négociations qui caractérisent ce complexe de
régimes.
L’étude vise donc à prouver la complexité des positionnements qui caractérise ces deux groupes d’acteurs non
étatiques et à analyser comment leurs représentants sont en mesure de faire valoir leurs revendications dans ce
complexe de régimes. À cette fin, le travail de recherche se divise en trois parties analytiques. La première de 1970 à
la moitié des années 1990 retrace l’émergence internationale de deux groupes de représentants, leur participation
aux négociations autour de la conservation de la biodiversité et l’apparition de la notion de souveraineté alimentaire.
La deuxième partie dès la moitié des années 1990 à la moitié des années 2000 poursuit l’analyse des actions dans les
différentes arènes de négociations des deux groupes de représentants et retrace le processus qui permet la
consolidation de la notion de souveraineté alimentaire comme mot clé permettant l’interaction de plusieurs
campagnes internationales de la part d’une multitude d’organisations de la société civile. Enfin, la troisième partie, de
la moitié des années 2000 au début des années 2010, analyse la diffusion de la notion de souveraineté alimentaire et
son emploi dans les discours des représentants autochtones et paysans en vue de défendre leur vision sur
l’appropriation et la conservation des ressources phytogénétiques.