Diplômée de l’Institut d’Études Politiques de Lyon, titulaire d’un Master 2 « Politiques et sociétés en Europe » de Sciences Po Paris et d’un Master 2 en sociologie de l’Université Paris 8, Camille Masclet a été assistante d’enseignement à l’Institut d’Études Politiques et Historiques Internationales de l’Université de Lausanne entre 2009 et 2015. Ses intérêts de recherche portent sur les mouvements sociaux, en particulier les mouvements féministes, les trajectoires militantes et les processus de socialisation (familiale, politique, de genre). Elle a soutenu le 20 juin 2017 sa thèse intitulée « Sociologie des féministes des années 1970. Analyse localisée, incidences biographiques et transmission familiale d’un engagement pour la cause des femmes en France », réalisée en cotutelle sous la direction de Michèle Ferrand (CRESPPA-CSU, Université Paris 8) et Olivier Fillieule (IEPHI-CRAPUL, Unil).
“Sociologie des féministes des années 1970. Analyse localisée, incidences biographiques et transmission familiale d’un engagement pour la cause des femmes en France “
Portant une contestation radicale du patriarcat et visant une « libération des femmes », les mouvements féministes qui se développent dans les années 1970 ont contribué à remettre en question les rapports de genre dans de nombreux domaines. À partir d’une recherche combinant travail sur archives, enquête par questionnaire et entretiens, la thèse prend pour objet l’engagement de femmes dans ces mobilisations en France. Elle vise à comprendre comment la participation à ce mouvement social – caractérisé par la politisation de la sphère privée – a transformé les trajectoires de militantes « ordinaires » et celles de leurs enfants. Au moyen d’une approche localisée et comparée, la thèse analyse d’abord les contextes militants dans lesquels les féministes ont circulé et ont été socialisées.
Retraçant les mobilisations féministes qui se déploient à Lyon et à Grenoble entre 1970 et 1984, elle revisite l’histoire des féminismes français de la « deuxième vague ». Étudiant ensuite les carrières militantes des féministes, la thèse montre les effets socialisateurs durables de ces engagements et leur empreinte sur les différentes sphères de leur vie. Des analyses séquentielles permettent de mettre au jour leurs principaux devenirs jusqu’à aujourd’hui, sur le plan politique comme sur le plan personnel. Resserrant la focale d’analyse sur les féministes devenues mères, l’enquête révèle finalement par quels pratiques et processus une transmission familiale du féminisme s’est opérée et quels héritages politiques en résultent chez les enfants. Elle dégage plusieurs facteurs pour comprendre les appropriations différenciées de ces héritages parmi la deuxième génération.