Aider les pauvres. Ethnographie d’une institution sociale en Suisse romande
Maëlle Meigniez a soutenu, le 25 avril 2017, sa thèse de doctorat en sciences sociales intitulée « Aider les pauvres. Ethnographie d’une institution sociale en Suisse romande » et dirigée par les professeurs René Knüsel (Unil) et Jean-Louis Genard (ULB). Ses recherches portent principalement sur les associations d’aide et leur action dans le champ des politiques sociales. Dans sa thèse, elle s’attache précisément à comprendre la constitution collective et l’institutionnalisation de l’aide dans sa dimension publique.
Les transformations actuelles des politiques sociales invitent à repenser la place, l’action et la reconnaissance des associations dans les politiques d’aide aux populations en situation de pauvreté. A partir d’une enquête ethnographique au sein d’une association d’aide en Suisse romande, cette thèse vise à comprendre la constitution collective et l’institutionnalisation d’une aide, en rendant compte de l’expérience des acteurs qui la conçoivent et l’apportent.
Par la mise en œuvre d’une sociologie de l’action, l’aide institutionnelle est appréhendée comme un phénomène social qui traverse toute l’association, en éclairant une pluralité d’activités, allant des intervenants sociaux sur le terrain chargés d’accomplir le geste de l’aide, aux dirigeants chargés de la concevoir et de la publiciser. Par l’analyse de différentes strates d’activités, l’institution se révèle dans les différentes déclinaisons du système de places de l’action d’aide, notamment en fonction d’une variété de référentiels mobilisés en situation. Ainsi, la dimension publique de l’association interroge son potentiel politique en ce qu’elle participe à la problématisation et la publicisation des questions de pauvreté.