Jenny Marcionetti

Comment les caractéristiques individuelles, les processus d’autorégulation et les variables relationnelles et contextuelles interagissent et contribuent à expliquer l’indécision face au choix de carrière et la satisfaction de vie des adolescents

Jenny Marcionetti est chercheuse en éducation depuis 2008. Elle travaille au Centre innovation et recherche sur les systèmes éducatifs (CIRSE) du Département formation et apprentissage (DFA) de l’École universitaire professionnelle de suisse italienne (SUPSI) depuis 2010. Elle a aussi auparavant travaillé sur deux projets comme collaboratrice scientifique externe pour l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP) de Lugano. Elle a soutenu sa thèse en mars 2017, sous la direction du Prof. Jérôme Rossier (IP).

La satisfaction de vie est un indicateur important du bien-être de l’individu. Les premiers choix d’orientation scolaire et professionnelle sont souvent les premiers choix importants que l’adolescent doit surmonter et pourraient être essentiels pour définir le niveau de satisfaction de vie que l’adolescent a dans le présent et montrera dans le futur. Il est patent que, tandis que certains individus prennent facilement des décisions concernant leur carrière, d’autres rencontrent en cela beaucoup de difficultés. En accord avec les théories liées à la psychologie de l’orientation scolaire et professionnelle, différents facteurs sont impliqués et influencent les difficultés rencontrées par ceux qui doivent faire un choix. Différents facteurs sont aussi directement impliqués dans la détermination du niveau de satisfaction de vie pendant l’adolescence. Certains d’entre eux sont des dispositions stables ; d’autres sont des caractéristiques individuelles qui peuvent changer sous l’influence des expériences faites tout au long du développement et dans le processus d’adaptation à l’environnement. Les facteurs relationnels et contextuels ont aussi un impact sur l’indécision face au choix de carrière et la satisfaction de vie.

Cette thèse avait ainsi l’objectif de vérifier certains hypothèses spécifiques concernant l’association et l’interaction de facteurs contextuels (l’appartenance nationale et le succès scolaire), dispositionnels (genre et traits de personnalité), relatifs à l’évaluation de soi (estime de soi) et d’autorégulation (soutien parental perçu, adaptabilité à la carrière, perception d’auto-efficacité générale, espoir et optimisme) avec l’indécision face au choix de carrière et la satisfaction de vie.

Globalement, les résultats de cette thèse étayent l’importance des dispositions, et en particulier de certains traits de personnalité, pour prédire l’indécision face au choix de carrière et la satisfaction de vie. Ils relèvent aussi l’importance, en tant que médiateurs entre les dispositions et la satisfaction de vie, des processus d’autorégulation qui encouragent une vision positive du futur et des évaluations de soi subjectives comme l’estime de soi; et l’importance en tant que médiateurs entre les dispositions et l’indécision face au choix de carrière des processus d’autorégulation reliés à la perception du soutien parental. Les résultats montrent aussi que certains mécanismes d’autorégulation ont une influence réciproque et co-évoluent, et que les liens entre dispositions, mécanismes d’autorégulation et résultats du comportement peuvent être modérés par le contexte. Les processus en jeu dans le choix de carrière et dans la satisfaction de vie sont donc complexes et peuvent varier dans le temps et selon le contexte. Les études qui ne prennent pas en compte cette complexité risquent de conduire à des conclusions simplistes et peu utiles.