Catherine Thevenot est chercheuse en psychologie du développement et est spécialisée dans l’étude du développement des compétences numériques. Elle est Professeure à l’UNIL depuis août 2015.
Quelles sont les étapes significatives de votre parcours de chercheuse ?
J’ai obtenu mon doctorat en psychologie à l’Université de Bourgogne en France en 2001, puis je suis partie en Angleterre à l’Université de Sussex pendant 3 ans. En 2005, j’ai obtenu un poste de Maître d’Enseignement et de Recherche à l’Université de Genève et, 10 ans plus tard, me voici à l’UNIL en tant que professeure associée.
Quelle est l’activité dans laquelle vous vous êtes le plus investie à l’UNIL ?
J’ai consacré mon premier semestre à l’UNIL à la conception des nouveaux cours que je dois assurer. J’ai mis beaucoup d’énergie dans cette préparation pour intéresser les étudiant-e-s à des problématiques pas toujours évidentes et assez nouvelles pour eux relatives, notamment, aux apprentissages scolaires : lecture, écriture, mathématiques… J’ai été récompensée par des évaluations extrêmement positives qui me donnent encore plus de motivation pour continuer à construire des cours les moins ennuyeux possibles.
Quels sont les axes de recherche que vous avez privilégiés ?
Je travaille principalement sur le calcul mental et j’essaie de déterminer comment les enfants et les adultes résolvent des problèmes tels que 3 + 2. Alors que pendant plus de 40 ans, les chercheurs/euses s’accordaient sur le fait qu’à partir de l’âge de 8-10 ans, les résultats de ce genre de calculs très simples sont récupérés en mémoire, j’ai découvert récemment qu’en fait des procédures de calcul inconscientes pourraient être utilisées par les enfants et les adultes experts. Je travaille également en ce moment sur le comptage sur les doigts et le rôle qu’il peut jouer dans le développement des habiletés numériques. Une de mes pistes de recherche pour étudier ce lien est d’évaluer les capacités d’enfants hémiplégiques qui ne peuvent compter que sur l’une de leur main.
Quelles difficultés avez-vous éprouvé dans le travail de recherche ?
Il est très difficile de critiquer une théorie qui fait office de dogme, c’est-à-dire dont plus personne ne remet en question la validité. Il m’a fallu à peu près 8 ans pour que la théorie novatrice que je défends sur l’utilisation des procédures inconscientes de calcul puisse enfin faire l’objet de publications dans les meilleures revues de mon domaine.
Quels sont les talents cachés qui vous ont aidé à surmonter ces difficultés ?
La persévérance et ma capacité à encaisser les coups sans être démontée trop longtemps.
Comment envisagez-vous la suite ?
Je me réjouis de pouvoir bientôt partager mes intérêts de recherche avec mes nouveaux collègues et je souhaite pouvoir lancer de nouveaux projets aussi excitants et enthousiasmants que ceux que j’ai menés jusqu’ici.
Merci !