L’articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race dans la migration et le travail des femmes haïtiennes
Après une Licence à l’Université d’État d’Haïti, Rose-Myrlie Joseph a effectué un Master 1 en sociologie a l’Université Denis Diderot (Paris 7), puis un master 2 préparé parallèlement à un diplôme inter-universitaire (Université Paris 6 et Université Paris 3) en études genre. Elle a poursuivi ses études doctorales en sociologie et études genre à l’Université Paris 7 et à l’Université de Lausanne, dans le cadre d’une cotutelle internationale, bénéficiant d’un financement du Fonds National Suisse. Ses recherches en sociologie clinique et en études genre portent sur l’articulation des rapports sociaux, le travail et migration des femmes, le genre et le développement, ainsi que sur la sexualité des adolescentes.
Nombre de femmes paysannes haïtiennes migrent vers Port-au-Prince où elles deviennent travailleuses domestiques. Leur service domestique permet aux femmes qui les emploient de s’investir dans le travail non-domestique et de pouvoir accéder ainsi à la migration internationale. En France, ces migrantes deviennent à leur tour travailleuses domestiques, ce qui permet aux femmes françaises de s’investir dans le travail non-domestique. Ces phénomènes témoignent de l’existence d’une chaîne de travail et de migration où s’articulent les rapports sociaux de sexe, de classe, de race et les confrontations Nord/Sud, au coeur de la mondialisation néolibérale. Quelques-unes de ces femmes racontent leur histoire qui exprime à la fois la violence des rapports sociaux et leurs stratégies pour devenir sujet. Pour penser ces «Sujettes», je propose une approche qui croise la recherche féministe et la sociologie clinique sur les plans théorique, méthodologique et épistémologique.