L’intégration de la sexualité en consultation gynécologique : discordances entre les perceptions des femmes et celles des gynécologues
Licenciée en psychologie depuis 2009, Angélick Schweizer a travaillé en qualité d’assistante de recherche et d’enseignement à l’Institut de Psychologie (UNIL). En parallèle, elle a obtenu un certificat d’études avancées en sexologie clinique. Angélick Schweizer a soutenu sa thèse de doctorat en décembre 2014 sous la direction de la Prof. Santiago-Delefosse. Elle travaille actuellement comme collaboratrice de recherche à l’Institut Universitaire de Médecine Sociale et Préventive (IUMSP).
Dès les années 2000, l’OFSP recommande aux gynécologues d’aborder activement la sexualité en consultation, en raison notamment de l’augmentation des infections sexuellement transmissibles asymptomatiques. Or, il semble que peu de médecins intègrent systématiquement des questions de sexualité dans leur anamnèse.
La revue de la littérature relève que les recherches réalisées à ce jour ont été menées principalement à l’aide de questionnaire selon une perspective naturaliste, qui étudie la sexualité de manière décontextualisée et qui la conçoit comme un invariant biologique.
Notre objectif est de saisir en profondeur les perceptions des gynécologues et des femmes, face à l’intégration de la sexualité en consultation gynécologique. Nous avons adopté une perspective critique en psychologie de la santé qui permet de privilégier, d’une part, l’étude de la signification que les sujets donnent à la sexualité dans leur contexte socio-historique et, d’autre part, une vision de l’être humain comprenant des dimensions corporelles, psychologiques et sociétales.
Pour ce faire, nous avons utilisé un dispositif de méthodes mixtes en deux phases. Dans la première phase, nous avons mené 21 entretiens semi-directifs avec des gynécologues hommes et femmes. Puis, nous avons réalisé 3 groupes focalisés (N=16) avec des femmes âgées de 23 à 65 ans.
La seconde phase a consisté à créer un questionnaire, élaboré à partir des résultats de la première phase, afin d’élargir l’expérience de l’intégration de la sexualité en consultation, à une population plus diversifiée de femmes (N=421).