On n’y pense pas toujours, mais les fondations privées peuvent constituer une source de financement de la recherche tout à fait intéressante. Claire Arnold, (Grant Office, adjointe) nous présente un univers qui mérite d’être exploré.
En 2012, la Suisse comptait 12’715 fondations donatrices en activité : 374 ont nouvellement été créées et 188 ont été liquidées. Il s’agit d’un monde qui ne cesse de bouger et dont le patrimoine est estimé à plus de 70 milliards de francs, chaque fondation disposant de 5’000 CHF de capital jusqu’à plusieurs millions. Même si, comme en France ou en Allemagne, seulement 4% d’entre elles distribuent de l’argent à la recherche, la somme est relativement importante. Il reste à la dénicher, ce qui n’est pas toujours aisé.
Les 3’718 fondations qui poursuivent clairement un but national ou international, sont sous la surveillance de l’autorité fédérale et sont répertoriées dans le registre fédéral des fondations. Cette base de donnée contient les informations minimales et, afin d’obtenir un aperçu plus complet, il est souvent nécessaire de mener une recherche sur le WEB. Une fois établie une liste de fondations potentiellement intéressantes, il est préférable de contacter chaque institution donatrice, afin de s’assurer :
1) qu’elles sont encore actives,
2) que leurs objectifs n’ont pas changé et que votre thématique les intéresse toujours,
3) du montant maximum qu’elles peuvent potentiellement vous verser,
4) de l’exclusivité ou non du mode de financement,
5) des délais de soumission et de décision,
6) des formulaires et des pièces nécessaires au dossier.
En principe les fondations couvrent les domaines les plus attractifs pour les chercheurs/euses, à savoir les subsides pour les projets personnels ou en équipe, les séjours de recherche, l’organisation de séminaires ou congrès, ou encore les subsides de publication.
Dans ce cadre, les subsides personnels constituent sans doute le point le plus délicat. Nombre de fondations sont prêtes à financer quelques mois de salaires justifiés par une transition entre deux contrats, par exemple entre la fin d’un master et le début d’une thèse ou entre la fin d’une thèse et le début d’un post-doc ou d’un autre emploi. Cependant, l’autofinancement d’une thèse est difficile à pratiquer et n’est pas recommandé : les montants alloués sont souvent minimaux, la couverture sociale et des accidents est inexistante et le/la candidat/e ne cotise souvent pas à l’AVS, ce qui a des incidences sur le long terme. Il est donc préférable que le projet soit porté par un/e chercheur/euse avancé/e, (MA, MER, Professeur/e), ce qui garantit également aux fondations un suivi du doctorant ou de la doctorante.
Si les procédures de recherche de fonds auprès des fondations sont parfois plus simples et moins contraignantes qu’auprès des instances du FNS ou de l’Europe, le travail en amont d’identification des fondations potentielles, ainsi que le temps investi dans la prise de contact et dans la rédaction « personnalisée » du projet ne sont pas négligeables. Il faut sans doute de la persévérance et de l’entregent pour que ce type de recherche de fonds aboutisse. En tout cas, cette possibilité existe, peut être très fructueuse et des personnes sont à votre disposition dans les facultés ainsi qu’à la direction pour vous aider dans ces diverses procédures. Vous trouverez de plus amples renseignements sur le site du soutien à la recherche à l’UNIL.