Dans le cadre des Mystères de l’UNIL organisés au mois de juin 2012, l’Institut des Sciences du Sport (ISSUL) a fait découvrir, de manière ludique, au grand public les étapes importantes qui se déroulent dans le cerveau pour construire une action sportive. Jérôme Barral nous présente cet atelier.
Destiné essentiellement aux enfants, cet atelier offrait la possibilité de se déplacer, d’une étape à l’autre, dans un cerveau géant dessiné au sol.
Pour commencer, l’enfant tire au sort une carte sur laquelle un objet sportif apparaît (comme, par ex., une balle de tennis). A partir de cette image captée par l’œil, l’animateur donne un signal de départ et l’enfant est invité à se dépêcher de passer par toutes les étapes de traitement de l’information dans le cerveau, et notamment :
1) l’identification (nom de l’objet)
2) la sélection de l’action sportive appropriée
3) la programmation de la partie du corps qui réalisera cette action.
A chaque étape, des tampons encreurs de couleurs différentes sont disposés dans une boîte et l’enfant doit trouver le tampon qui correspond à l’action sportive liée logiquement à son objet en lisant les étiquettes collées dessus. Lorsque le bon tampon est choisi, il doit faire une marque sur son carnet dans une case prévue à cet effet. Au fur et à mesure des étapes de traitement, chaque tampon laisse une trace de couleur différente. En fonction de l’objet et des tampons utilisés, une séquence de couleurs s’inscrit sur le carnet. La fin du parcours se situe au début de la moelle épinière d’où part la commande motrice vers les muscles.
Pendant sa course, l’enfant est chronométré. Ensuite, il refait le même parcours avec comme consigne de retenir l’ordre des trois couleurs imprimées sur son carnet. Il tamponne donc son carnet une deuxième fois sur une autre ligne pour reproduire la même séquence de couleurs le plus vite possible. Comme la couleur du tampon est bien visible de loin, l’enfant repère celui-ci plus rapidement. Nous faisons alors remarquer à l’enfant que le temps de parcours est plus court pour ce deuxième passage, et nous présentons cette différence de temps entre le premier et le deuxième passage comme une sorte d’apprentissage de l’action sportive par le cerveau : la séquence de couleur est comparée à la mise en place d’un réseau simplifié de connexions entre les régions du cerveau qui se crée avec l’expérience et qui permet au cerveau d’aller plus vite dans ses choix. Grâce à ces connexions, la construction de l’action sportive, lente au début, devient ainsi de plus en plus rapide.
Les réactions des enfants comme des accompagnant-e-s ont été positives. Quelques enseignantes ont même pris des notes et nous ont confié qu’elles souhaitaient reprendre ce thème en classe avec leurs élèves. Cette initiative, permettant la vulgarisation des savoirs, semble donc tout à fait réussie.