FORS, qui signifie « centre de compétence suisse en sciences sociales », coopère avec la Faculté des SSP et joue plusieurs rôles au sein du monde de la recherche. Dominique Joye décrit les multiples facettes de cette fondation.
Qu’est-ce que FORS ?
FORS est un centre de compétence né de la mise en commun de plusieurs institutions :
- SIDOS qui combinait archive de données et participation suisse aux enquêtes internationales, à commencer par l’enquête sociale européenne (ESS) et l’international social Survey Progam (ISSP) ;
- le Panel suisse des ménages (PSM) ;
- SELECTS, l’enquête électorale.
En outre, FORS joue un rôle de pont entre scientifiques et statistique publique. Enfin, c’est sous la houlette de FORS que se poursuit le Rapport Social, réalisé tous les quatre ans et dont l’édition 2012 devrait paraître très prochainement.
Le centre a, premièrement, un rôle de producteur de données. En bref, c’est l’idée que les chercheur-e-s nécessitent de données pour améliorer leurs connaissances du contexte social, mais qu’ils ont aussi besoin de participer à une recherche de plus en plus internationalisée pour échanger et comparer. Dès lors, les outils offerts aux diverses communautés scientifiques nationales doivent être équivalents pour que tous aient des chances équivalentes de publier.
Une deuxième caractéristique de ce type d’institution consiste à permettre analyse secondaire et réplication. Même si elle n’est pas toujours vue comme l’activité scientifique la plus valorisante, la réplication d’analyses antérieures, parfois avec une autre méthodologie, fait partie de la démarche scientifique et permet certainement d’éviter des dérives. En outre, l’analyse secondaire offre la possibilité de construire des séries de données, moyen d’indiquer des changements sociaux fondamentaux ou, au contraire, d’établir en quels domaines la stabilité prévaut.
Développer une connaissance forte de la production des données est un troisième élément important. Ce n’est pas parce qu’il s’agit le plus souvent de données quantitatives que l’on doit fermer les yeux sur les conditions dans lesquelles elles ont été produites, ni sur l’influence de ce processus en matière de qualité. C’est là un des enjeux majeurs de la recherche méthodologique, qui peut être menée aussi bien à l’intérieur de FORS qu’avec la faculté.
FORS et ses liens avec la faculté
Si FORS est une fondation indépendante, l’UNIL est en charge de l’accueillir. Depuis plus de 4 ans, les locaux de Vidy sont mis à disposition de cette institution. Mais la collaboration avec l’UNIL s’étend aussi aux activités de recherche puisque ce sont notamment cinq doctorants et quatre MA/ MER qui ont été engagés en SSP au moment de l’arrivée de FORS, en vue de stimuler des recherches partagées ainsi que des échanges et des développements méthodologiques. Des séminaires communs ont également été mis en place et nous nous réjouissons qu’ils puissent être encore plus fructueux après le regroupement de toute la faculté et de FORS à Géopolis. Exigeant quasiment tous de fortes compétences en sciences sociales, les quelques 35 postes de travail de FORS constituent aussi, sans exclusive, des débouchés potentiels pour nos étudiant-e-s et doctorant-e-s.
La collaboration avec LIVES est également étroite. Que ce soit autour du PSM lui-même ou d’extensions dédiées à des populations minoritaires, de la méthodologie ou de la manière de mettre en place des instruments d’observation novateurs pour la recherche, une synergie importante est en train d’être créée.