Unithèse: soutien à la rédaction des thèses en français

Unithèse propose un soutien personnalisé à la rédaction scientifique pour tous les doctorant·e·s de l’UNIL qui rédigent leur thèse en français. Lancé en 2024 à l’initiative de la Direction de l’Université de Lausanne, le service s’adresse aussi bien aux fines plumes désirant peaufiner la qualité de leurs textes scientifiques qu’aux allophones ayant choisi de faire du français la langue de leurs recherches.

Les jeunes chercheuses et chercheurs intéressés sont invités à s’inscrire via ce formulaire. Une équipe de mentors, constituée de doctorant·e·s et de professeurs spécialisés dans l’écriture scientifique, prendra en charge leur demande. Le soutien ne vise pas “simplement” à corriger quelques dizaines de pages d’une thèse en cours, mais à renforcer la capacité à présenter et à argumenter le résultat de ses recherches. Le service s’inscrit dans une logique de soutien à la formation, mais aussi d’encouragement à la production et à la circulation du savoir en français.

  1. Mentor·e et doctorant·e se rencontrent une première fois brièvement pour fixer les objectifs rédactionnels personnalisés et mettre en place le déroulement du soutien. Ils établissent ensemble un calendrier en deux phases, convenant aux disponibilités de chacun·e. 
  2. Le ou la mentor·e relit ensuite un chapitre de thèse ou un article soumis à son expertise. Cette relecture consiste en un commentaire des forces et des faiblesses linguistiques et rhétoriques des pages en question ; elle sert également à établir un bilan de compétences rédactionnelles du doctorant ou de la doctorante. Lors d’une séance de travail commune, doctorant·e et mentor·e considèrent ensemble les difficultés rédactionnelles rencontrées, le bilan de compétence et des pistes d’améliorations possibles.
  3. Le ou la doctorant·e a la possibilité de réitérer une fois ce processus, en procurant un nouveau chapitre qui permettra d’évaluer à la fois les progrès réalisés et les éventuels problèmes résiduels. À la suite de cette seconde relecture, le bilan de compétences est mis à jour et discuté lors d’une nouvelle séance de travail. 

Les relectures proposées par le mentorat cible l’ensemble des qualités qui font la valeur rédactionnelle d’un texte scientifique :

  • précision lexicale,
  • correction et variété syntaxiques,
  • intelligibilité de la cohésion et de la progression textuelle (liée notamment à la maîtrise des signes de ponctuation, à l’usage rigoureux des connecteurs logiques et argumentatifs et à la clarté des relations entre propositions),
  • maîtrise des modalités de la citation et de la reformulation,
  • ajustement entre l’ethos (l’image que le sujet chercheur donne de lui-même) et les activités effectuées au cours de la thèse (présenter le plan, faire un état de l’art, formuler des hypothèses personnelles, etc.).

La relecture sera particulièrement attentive aux variations des manières d’écrire que connaissent les thèses en fonction des disciplines. Les commentaires ne portent pas sur le contenu en tant que tel, domaine d’expertise des directeur·rice·s. 

Les commentaires et le bilan de compétences proposés par le service s’appuient sur une grille d’analyse et un protocole de commentaires qui permettent de couvrir l’ensemble des propriétés rédactionnelles des textes scientifiques – des aspects microtextuels à la composition globale de la partie soumise à discussion.

Dans la mesure où il ne s’agit pas de “corriger” des pages, mais de renforcer les compétences rédactionnelles académiques du/de la doctorant·e, les commentaires cherchent d’abord à expliquer pourquoi on peut mieux dire, plutôt qu’à proposer des reformulations “clé en main”. 

Chaque Faculté présentant des spécificités d’écriture, l’équipe d’Unithèse s’affaire actuellement à dégager les modèles de thèse par discipline. Cette recension s’inscrit également dans une logique de recherche concernant la variation disciplinaire des écrits de recherche – et la manière dont ces variations attestent différents modèles du savoir, de sa construction et de sa validation. 

Rudolf Mahrer est professeur de linguistique à l’Université de Lausanne et à l’EPFL. Ses travaux portent en particulier sur la spécificité de l’énonciation écrite, les écrits d’invention (brouillons, listes, plans…) et les processus d’écriture. Rédacteur en chef de la revue Genesis (Manuscrits – Recherches – Invention), co-fondateur de la plateforme Variance.ch et de la revue Linguistique de l’écrit (https://linguistique-ecrit.org/), il est à l’origine du premier module d’enseignement (cours + TP) consacré aux compétences rédactionnelles académiques en section de français (Faculté des lettres).

Thierry Herman est maître d’enseignement et de recherche en section de Français (UNIL) et en Sciences de la communication et de cognition (UNINE). Ses travaux portent sur la rhétorique et l’argumentation dans les écrits journalistiques, politiques et universitaires. Il est titulaire de cours facultaires destinés à améliorer les écrits académiques des étudiant·e·s de la Faculté des Lettres de Lausanne et de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Neuchâtel depuis plus de dix ans.

François Demont est Maître assistant à l’Université de Lausanne. Il a auparavant enseigné le français au Gymnase du Bugnon et occupé la fonction d’assistant diplômé au sein de l’UNIL. Chercheur invité à l’Université libre de Bruxelles, à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université Paris-Sorbonne, il a bénéficié d’une bourse de mobilité du Fonds national suisse de la recherche scientifique. Docteur ès lettres en littérature et linguistique françaises et bénéficiaire d’un Prix de Faculté en 2025, il est l’auteur d’une vingtaine d’articles et de comptes rendus publiés dans des ouvrages collectifs ainsi que dans des revues scientifiques internationales, sur des thématiques variées liées à son champ de recherche.

Sophie-Valentine Borloz est Visiting Professor à l’Ecole Hôtelière de Lausanne et à l’Université de Lausanne, où elle enseigne la littérature française du XIXe siècle. Docteure ès lettres, elle a soutenu une thèse intitulée « L’odorat a ses monstres. Olfaction et perversion dans l’imaginaire fin-de-siècle (1880-1905) », distinguée par le Prix de Faculté de l’UNIL ainsi que par le Prix senior Maurice Chalumeau en sciences des sexualités. Lauréate d’un subside Doc.CH du Fonds national suisse, elle a effectué un séjour de recherche à l’Université Paris-Sorbonne. Ses travaux portent sur les interactions entre littérature et culture matérielle, l’histoire des représentations sensorielles, les rapports entre littérature et médecine, ainsi que sur les écritures décadentes. Elle est l’auteure de plusieurs publications dans ces domaines et participe activement à des projets de recherche collectifs, notamment autour de la littérature et de la culture matérielle.