Conférences 2023

Laurent Mannoni (Cinémathèque française) : La Machine-cinéma.
Jeudi 16 mars | 18h | salle Unithèque 4.215

Né de la science, le cinéma – un art hautement technique – nous offre en permanence, depuis sa naissance, un mélange détonnant de technologie et de sensibilité artistique. La chronophotographie (fin du XIXe siècle), les Talkies (1927), le Technicolor (1932), le CinémaScope (1953), le format 70 mm (1955), la caméra légère et la Nouvelle Vague (années 1950), l’ère numérique (années 1990), etc., ont engendré à chaque fois des formes totalement nouvelles. Les images et les sons se forment par la grâce des artistes, mais aussi des machines, de l’optique, de la chimie, de l’électronique. « Le cinématographe manifeste très haut et très clairement un génie propre, dont aucun mécanisme n’a donné jusqu’ici un aussi net exemple » (Jean Epstein, L’Intelligence d’une machine). L’Homme-machine de La Mettrie s’est transformé en Homme-caméra. Il est aujourd’hui l’Homme-numérique. Comment la technique engendre-t-elle des formes nouvelles et, réciproquement, de quelle façon la recherche esthétique donne-t-elle naissance à de nouveaux appareils, systèmes ou procédés ? On retracera les grands jalons de cette riche histoire technique et esthétique.


Marta Caraion (Université de Lausanne) : Dispositifs photolittéraires
Mercredi 29 mars | 18h | salle Unithèque 4.215

Photolittérature : cette appellation commode permet de regrouper, pour les penser en globalité et en dégager les lignes de force, tous les rapports complexes qui, depuis presque deux siècles, lient (et confrontent) littérature et photographie, dans la diversité de leurs formes conceptuelles et esthétiques, de leurs appartenances génériques, de leurs supports matériels de monstration. La réflexion que je propose, en chronologie large, avec quelques arrêts sur des cas d’étude ciblés, vise à interroger quelques modes d’existence des dispositifs photolittéraires :

  • en tant que producteurs de discours de légitimation historique et théorique de la photographie ;
  • comme lieux d’apprivoisement, de glose et de scénographie (voire de fiction) de la technique ou de l’appareillage photographique ;
  • comme systèmes intersémiotiques matériellement élaborés.

La daguerréotypomanie, lithographie, Théodore Maurisset, 1839

Guillaume Le Gall (Université de Lorraine) : Les dispositifs visuels de l’aquarium et de la photographie
Mercredi 24 mai | 18h | salle Unithèque 4.215

Nous aborderons dans cette présentation les relations qu’entretiennent l’aquarium et la photographie sous l’angle des dispositifs. Inventés simultanément, l’aquarium et la photographie constituent deux dispositifs qui ont participé à la redéfinition du régime de vision au XIXe siècle. Dans la quête des mondes inaccessibles au regard non instrumenté, l’aquarium va non seulement offrir un agencement incomparable pour la représentation photographique du monde subaquatique, mais va jusqu’à constituer un modèle de vision pour la production d’images sous-marines.