Brigitte Maire est responsable Mobilité pour la Faculté des Lettres
Florelle Udrisard
Les accords de collaboration conclus avec des institutions du monde entier sont au cœur du travail du Service des Relations internationales. Si certaines conventions sont uniquement consacrées à la recherche, la plupart concernent également l’enseignement. Dans ces dernières, la mobilité estudiantine joue un rôle central. Sans elle, les accords peuvent en effet être menacés de fermeture.
La promotion de la mobilité auprès des étudiant·e·s UNIL est donc une priorité. Elle n’en est pas pour autant évidente. Chacun a son rôle à jouer, y compris les membres du corps enseignant.
Discussion avec Brigitte Maire, Maître d’enseignement et de recherche et Responsable Mobilité de la Faculté des Lettres
« La recherche de pointe s’inscrit dans un mouvement collectif d’échanges ». Brigitte Maire se montre convaincue de l’importance de la mobilité, notamment pour la relève, son développement académique mais également professionnel et personnel. « Que le futur de l’étudiant soit académique ou non, la mobilité représente une expérience enrichissante d’une part d’un point de vue culturel, mais aussi parce qu’elle permet de réseauter et de susciter des propositions de collaboration et, par là, d’étoffer son portfolio : un séjour à l’étranger est toujours intéressant pour l’employeur, particulièrement lorsqu’il se fait dans une zone linguistique différente. »
C’est avec le même état d’esprit que le SRI cherche à promouvoir la mobilité des membres de la communauté de l’UNIL. Les accords conclus avec d’autres institutions requièrent un certain investissement au niveau de l’institution, d’où la demande d’une certaine prise de responsabilité de la part de l’enseignant·e à l’égard de son accord qu’il doit faire connaître et promouvoir, de manière à en faire un projet de collaborations multiples, qui inclut généralement la mobilité estudiantine.
La réflexion porte donc également sur les canaux de promotion de cette mobilité, et sur leur efficacité. Les membres du corps enseignant peuvent-ils influencer directement les décisions de leurs étudiant·e·s ? La question est posée à Brigitte Maire, qui bénéficie à la fois de son expérience d’enseignante et de responsable mobilité pour la Faculté des lettres.
« L’enseignant est tenu comme modèle par les étudiants, qui le voient comme un référent en termes de méthodes et d’enseignement. Il peut donc jouer un rôle central, en les rassurant, en leur expliquant en quoi la mobilité peut être un plus pour leur discipline et pour leur développement personnel. Il peut également utiliser ses relations interpersonnelles, et promouvoir des échanges dans les institutions partenaires où travaillent des collègues avec qui il entretient une bonne collaboration. L’accueil sera alors particulièrement bon, l’étudiant sera attendu et intégré plus rapidement dans le groupe, ce qui représente un gain de temps précieux pour l’étudiant et la recherche. »
La mobilité n’est pourtant pas automatiquement encouragée par les enseignant·e·s. « L’enseignant peut redouter de perdre des étudiants, particulièrement lorsque l’effectif est petit. Mais étudier une discipline universitaire signifie avoir conscience de l’existence de différents courants de pensée, de différentes façons d’aborder la discipline, de valoriser des éléments que nous n’avons pas chez nous, d’encourager une ouverture d’esprit et de réflexion. Promouvoir la mobilité témoigne alors d’une responsabilité éthique, ou morale. »
Les responsables mobilité des différentes facultés, instituts ou sections ont également un rôle central à jouer. Lorsque l’un·e d’entre eux encourage fortement les séjours mobilité, l’impact est tangible. Ce rôle est ceci dit chronophage, sans contrepartie directe pour l’enseignant·e qui l’endosse. On ne peut donc qu’encourager l’ensemble des membres du corps enseignant à parler des atouts de la mobilité, tout en dirigeant les étudiant·e·s intéressé·e·s vers leurs conseillères et conseillers mobilité.