NOUVELLE PARUTION – FÉVRIER 2025
La Poétique de la bestialité
Une esquisse littéraire des marges érotiques et ontologiques, de Sade à Rachilde
Aimé Guex

Qu’est-ce que la bestialité ? Un synonyme de l’animalité ? L’abandon de nos qualités humaines pour embrasser une nature bestiale ?
En son sens originel ou actuel, la bestialité désigne un comportement si immoral qu’il en devient indigne d’un être humain. Or, pendant des siècles, ce mot définissait un autre rapprochement, bien plus troublant, entre l’humain et l’animal : la relation sexuelle interespèce, dénommée aujourd’hui zoophilie. À travers les époques, les sciences théologiques, juridiques et médicales ont successivement étudié cette relation au summum de l’immoral. À l’aune de ces do- maines, la bestialité est aussi devenue un objet littéraire et esthétique, dans une période qui touche la fin de l’Ancien Régime à celle du XIXe siècle.
À première vue, la raison est commode : il s’agit du parfait objet de scandale littéraire. Une seconde lecture permet de comprendre que la bestialité – et la poétique qu’elle véhicule – revêt une importance fondamentale : dans le sillage de la théorie darwinienne qui replace l’homme dans l’évolution du vivant, ces textes littéraires questionnent le présupposé même d’humanité et de la fixité de nos essences. Derrière ces grands principes se profilent des « marges », tant ontologiques qu’érotiques, déplaçant et dérangeant notre sexualité et notre identité…
149 p.
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