Variations sur un standard
Jeux et métamorphoses dans les trois romans biographiques de Jean Echenoz
Emilien Sermier
Postface de Jean Kaempfer, 2013.
Tel un standard musical, le modèle de la biographie est aujourd’hui repris et rejoué par d’innombrables écrivains. Pierre Michon, Patrick Deville, Guy Goffette, Pascal Quignard ou Emmanuel Carrère : tous ont composé des récits biographiques, à leur façon. Et récemment, à son tour, le romancier Jean Echenoz a inventé ses propres variations autour du genre. De manière originale, il a mis en récits les vies de Maurice Ravel (Ravel, 2006), d’Émile Zatopek (Courir, 2008), de Nikola Tesla (Des éclairs, 2010).
Parus aux Éditions de Minuit, ces trois romans biographiques forment un corpus homogène, dont la présente étude cerne les constantes formelles et thématiques. À chaque fois, comme par jeu, Jean Echenoz s’amuse autour d’une forme fixe qu’il parodie et détourne ; virtuose, son écriture s’adapte à la vie et à l’oeuvre du biographié. Mais une métamorphose, aussi, s’accomplit, car la réalité historique est revisitée par le regard singulier du romancier. Les biographiés deviennent alors de véritables personnages échenoziens ; et ils permettent, à l’écrivain, d’esquisser un autoportrait en creux.
E. S.