
Faciliter l’accompagnement des enfants vivant avec un diabète de type 1, tel est le but de «Diabète, Même Pas Peur!» Rencontre avec Emma Simon et Mathieu Menet, le duo qui a lancé le projet.
Emma Simon et Mathieu Menet n’ont pas eu l’idée de ce service par hasard. Tous deux sont directement concernés par le diabète de type 1. Emma, designer produit, a été diagnostiquée à l’âge de 18 ans. Quant à Mathieu, spécialiste en innovation, il est père d’un enfant atteint par cette maladie.
Initialement, ils pensaient monter un réseau de bénévoles formés pour aider les familles. Mais le duo bute rapidement sur leur disponibilité limitée. Comment y remédier? «Au fil de nos réflexions, nous avons abouti à l’idée de transformer tout un chacun en accompagnant compétent et confiant», résume Mathieu Menet, alumni de la Faculté des HEC. De là à créer un service capable de générer des supports pédagogiques sur mesure, pour aider les personnes amenées à s’occuper des enfants touchés par cette maladie, il n’y avait qu’un pas. Lancé en prototype en juin dernier, ce projet vise à favoriser l’inclusion de ces enfants tout en réduisant la charge mentale de leurs proches.
Sa cible est double: d’un côté, les écoles, de l’autre les parents. «Quelques questions posées à l’inscription suffisent pour esquisser un profil personnalisé, incluant les responsabilités que la personne accompagnant l’enfant aura», précise Emma Simon. Inutile en effet d’expliquer au baby-sitter comment gérer les repas de l’enfant si elle n’en prend jamais en sa compagnie. En revanche, les grands-parents peuvent apprécier ces indications. À partir de ces données, le système génère un support pédagogique sur mesure, combinant capsules vidéo et fiches récapitulatives. Il se parcourt en une demi-heure et demeure accessible en tout temps. «Cela permet d’y revenir en cas de doute et de renforcer son apprentissage au quotidien», souligne Emma. Le plus: le contenu est évolutif. «Si l’enfant change de matériel médical et reçoit par exemple une nouvelle pompe à insuline, il suffit d’introduire cette information dans le profil pour que vidéos et fiches se mettent à jour automatiquement», détaille Mathieu. L’ensemble s’ajuste en outre aux dernières découvertes sur le plan médical comme aux bonnes pratiques. Car c’est aussi sur ce point que le programme se distingue: «Nous avons trouvé un équilibre entre précision médicale et accessibilité, pour éviter à la fois l’anxiété et une vulgarisation trop simpliste», souligne le duo.
Leur secret? «Nous collaborons étroitement avec les professionnels de santé, associations, familles et accompagnants», relève Mathieu Menet.
L’application, qui a été soutenue par le programme UCreate du HUB entrepreneuriat et innovation de l’UNIL, a été récompensée à plusieurs reprises. Récemment, le Grand Prix Impact de la Fondation pour l’innovation et la technologie (FIT) lui a été décerné. Elle a en outre rejoint le niveau 1 du programme The Future of Health Grant, mené par l’assureur CSS et l’EPFL Innovation Park. «L’un des atouts de notre modèle est sa réplicabilité à d’autres maladies chroniques infantiles», précise Mathieu Menet. Le projet entre désormais dans une phase critique de son développement: dans les six prochains mois, il va falloir trouver des fonds pour transformer le prototype en application pour smartphone: «Nous recherchons 250000 francs pour financer un an et demi d’activité, renforcer l’équipe et atteindre 650 bénéficiaires», concluent les entrepreneurs.
Infos et contact: memepaspeur.ai et hello@memepaspeur.ai