Fin octobre sortira dans les salles obscures Bohemian Rhapsody, un biopic consacré à Queen. Allez savoir! a donc passé le groupe de rock et son mythique chanteur Freddie Mercury au microscope.
«Est-ce la vraie vie? Est-ce juste de la fantaisie?» demande Freddie Mercury en ouverture du morceau Bohemian Rhapsody. La même question que nous nous sommes posée en apprenant la sortie au cinéma fin octobre d’un film documentaire consacré au groupe de rock britannique Queen. Plongée dans la légende.
Bohemian Rhapsody est le premier clip de l’histoire
FAUX mais…> Titre opéra-rock emblématique de Queen, Bohemian Rhapsody sort en 1975 sur l’album A Night at the Opera. Un clip, souvent considéré comme le premier de l’histoire, lui est alors consacré. «Il est difficile de fixer le moment où la chanson filmée devient clip vidéo, mais cette pratique était déjà connue», répond Gianni Haver, sociologue de l’image. Le Scopitone français par exemple, un jukebox, mêlait déjà dans les années 60 son et image afin de promouvoir les chansons yé-yé en vogue. «Bohemian Rhapsody inaugure toutefois une nouvelle ère et un nouveau format dans la mesure où les groupes commencent à réaliser de vraies vidéos scénarisées qui ne sont plus centrées sur le chanteur à l’œuvre.»
La moustache de Mercury est issue de la mode clone
Vrai> Le look adopté par Mercury sur scène a radicalement changé au cours de sa carrière. Costumes théâtraux aux débuts de Queen, le chanteur s’essaie dans les années 80 au jeans serré, débardeur moulant, cheveux courts et plaqués, moustache fournie, issu de la subculture homosexuelle présente à New York et San Francisco, empruntant aux codes machistes. «Elle n’était en effet pas particulièrement à la mode ailleurs que dans le milieu gay à cette époque, et ne peut pas simplement être lue comme une référence générale à la masculinité», nuance Sébastien Chauvin, coresponsable du Centre en études genre.
Freddie Mercury était un personnage charismatique
VRAI mais…> «La raison de notre succès? Mon charisme, bien sûr.» Cette réplique de Mercury interpelle. Au-delà du second degré évident de la réponse. «On ne peut pas dire qu’il incarnait le prototype du leader charismatique sur la base de l’image privée qu’il véhiculait, analyse John Antonakis, spécialiste du leadership. Mais son personnage public mobilisait des valeurs, aussi bien dans ses chansons que ses discours, suscitait des émotions et une grande proximité. Il provoquait véritablement quelque chose de symbolique chez ses fans qui voulaient être comme lui.»
Dans dix ans, We will rock you et We are the champions ne seront plus soumis aux droits d’auteur
FAUX> La question s’est posée dès 2012 pour les Beatles, ou en 2015 pour Satisfaction des Stones. Lorsqu’une œuvre atteint cinquante ans d’existence, il est fréquent d’entendre que celle-ci tombe dans le domaine public. Une information erronée, indiquent de concert Ivan Cherpillod et Philippe Gilliéron, professeurs de Droit. Les droits ne prennent fin que septante ans après le décès de l’auteur. Il faudrait donc attendre 2061 pour que We Are The Champions soit libre. Plus encore si les autres musiciens, toujours vivants, devaient eux-aussi avoir signé le titre en question.