Le bilan sensorimoteur, un outil à apprendre

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Docteure en Psychologie formée à l’Université de Genève, la Dre Ayala Borghini est coordinatrice scientifique du CAS intitulé «Bilan sensorimoteur tel que pratiqué chez l’enfant selon la perspective du professeur André Bullinger», dont la prochaine édition aura lieu entre janvier 2024 et mai 2025. «Solliciter le sujet corporellement en interpellant ses sens au moyen d’objets, noter ses comportements et évaluer sa régulation sensorimotrice – autrement dit, la manière dont il structure ses actions et le milieu avec lequel il interagit», tel est le but de ce type d’évaluation, résume-t-elle. Cette approche transversale visant à favoriser une meilleure prise en charge des difficultés développementales s’adresse à un très large public dans le domaine de la santé, des pédiatres aux pédopsychiatres en passant par les ergothérapeutes ou les ostéopathes.

Mise au point par le professeur Bullinger entre 1985 et 1995, la discipline connaît un succès croissant: «En rassemblant des spécialistes de différents horizons autour d’un enfant en difficulté, on parvient à sortir les professionnels de l’impuissance», précise la Dre Borghini.

En Suisse, la formation a eu lieu pour la première fois à l’UNIL en 2006 sous la houlette du fondateur, justement – une volée initiale dont Ayala Borghini faisait partie. Ont suivi 2011, puis 2014, avec une version longue, rééditée en 2018 et 2020. «Le rythme s’accélère, car il y a une belle demande du public», souligne-t-elle.

Une formation à géométrie variable

La prochaine édition pourra s’adapter aux besoins de l’audience – limitée à 30 places de manière à garantir un encadrement optimal: pour s’initier à l’approche, on suivra uniquement le module 1 ou les deux premiers. Pour intégrer ces bilans dans sa pratique, il faudra assister à l’ensemble des trois, un total de 25 jours au cours desquels participantes et participants se familiariseront avec une quinzaine de tests – nommés items. «Il en existe en tout une soixantaine, mais c’est suffisant pour démarrer. L’important est surtout de savoir les utiliser pour vérifier l’hypothèse que l’on a formulée», souligne la Dre Borghini. Participantes et participants s’y exerceront en entraînant leurs capacités d’observation grâce à des vidéos, un outil de base des bilans sensorimoteurs: «Elles permettent de repérer des détails qui nous échappent en direct, ainsi que de demander un deuxième avis à une consœur ou à un confrère.» 

Organisée par la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL et le CHUV (Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent SUPEA, le Département de psychiatrie, femme-mère-enfant DFME ainsi que le Service de néonatalogie), la formation verra intervenir une dizaine de spécialistes issus d’horizons variés, dont quatre sont membres du comité de l’Institut de Formation André Bullinger IFAB à Paris, qui coordonne les contenus et en assure la qualité. Ce CAS, destiné à l’ensemble de la Suisse romande, aura lieu en présentiel. «Mais il y a une demande pour un module de sensibilisation en allemand ou en anglais, réalisable à distance», souligne la Dre Borghini, se félicitant que la pratique essaime plus largement./SU

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