Non loin du CHUV, les patients, les médecins, les chercheurs et les bioingénieurs seront bientôt réunis sous un même toit.
L’une des clés du succès de la lutte contre le cancer réside dans la «?recherche translationnelle?», qui vise à faire bénéficier au plus vite les patients des dernières avancées de la science. Encore faut-il que soient rassemblés, en un seul lieu, les chercheurs, les équipes médicales et les malades.
C’est cet objectif que le CHUV et l’UNIL se sont fixé en lançant la construction de deux nouveaux bâtiments sur le site de l’hôpital vaudois.
Le premier abritera très prochainement le Centre coordonné d’oncologie (CCO) qui réunira les praticiens cliniques et les patients atteints du cancer. Non loin de là, l’Agora, dont la construction devrait commencer l’an prochain, abritera le Centre suisse du cancer – Lausanne (SCCL, Swiss Cancer Center Lausanne) dévolu à la recherche. Issu du partenariat entre le CHUV, l’UNIL, l’EPFL et la Fondation ISREC, le SCCL pourrait à l’avenir accueillir aussi des entreprises de biotechnologies de medtech. Ce centre ne sera certes «?jamais le plus grand d’Europe, selon Eric Raymond, chef du Service d’oncologie médicale du CHUV, mais il peut devenir le meilleur. D’autant qu’il pourra s’appuyer sur un pôle de recherche fondamentale d’excellence?».
Quant au chef du Département d’oncologie du CHUV et directeur du Centre Ludwig de l’UNIL, George Coukos, il ne cache pas son enthousiasme pour ce projet. «?Réunir des médecins, chercheurs et bioingénieurs sous un même toit va stimuler les efforts de collaboration qui conduiront à des percées majeures dans les stratégies thérapeutiques destinées aux malades atteints du cancer.?»
Tous réunis sous un même toit
Le CHUV disposera ainsi de toutes les compétences nécessaires pour développer la recherche translationnelle. Dans son département d’oncologie, il a en effet recruté des spécialistes réputés. Notamment les Américains George Coukos et Lana Kandalaft, directrice du Centre de thérapie expérimentale, qui travaillaient ensemble à l’Université de Pennsylvanie et le Français Eric Raymond.
Les infrastructures seront aussi à la hauteur des ambitions. Les chercheurs disposeront de toutes les facilités nécessaires «?sous un même toit?», comme le précise Lana Kandalaft. Ils auront notamment une plateforme destinée à la fabrication de vaccins thérapeutiques et à la production des cellules T utilisés en immunothérapie. Mais aussi des chambres réservées aux patients intégrés dans les essais cliniques des nouveaux traitements élaborés dans les laboratoires. Actuellement, précise la chercheuse, «?nous en avons un peu plus de 220 et nous pensons pouvoir en accueillir 600 l’année prochaine?». De quoi offrir aux patients «?une meilleure qualité de soins et un accès rapide à l’innovation dans tous ses aspects?», conclut Eric Raymond.
Article principal: L’immunothérapie bouleverse la lutte anticancéreuse