Avoir un avantage compétitif en tant que sportif, c’est bien. Mais la latéralité n’est pas utile uniquement pour l’élite du tennis ou de l’escrime: elle est indispensable à la vie quotidienne, qu’il s’agisse de manipuler des objets, d’écrire ou, élément moins connu du grand public, de calculer.
Qu’il soit gaucher ou droitier, un enfant peut indistinctement briller en maths – pourvu qu’il ait clairement choisi son camp. Un choix qui se dessine vers 3 ans, s’affirme avec les années et atteint son sommet vers 7 ans en moyenne. Malheureusement, certains écoliers ratent le train et restent coincés entre deux: au moment de shooter dans un ballon par exemple, ils ne savent s’il faut partir du pied droit ou du gauche, ils piétinent sur place, et d’ici qu’ils aient fait leur choix, la balle est déjà entre les pieds d’un camarade plus rapide.
On dit d’eux qu’ils sont mal «latéralisés ». Un handicap pour toutes les actions du quotidien, que la plupart d’entre nous ne voient même pas comme des choix (de quelle main empoigner le téléphone, dans quel sens le tourner, par quel geste le mettre à l’oreille, etc.), mais qui ne vont jamais de soi quand les deux côtés du corps sont en concurrence.
Des enfants «gauches des deux mains»
Ces enfants sont maladroits, «gauches des deux mains». Cette maladresse est l’un des symptômes qui peuvent alerter les parents. Lesquels ont tout intérêt à réagir vite. Une mauvaise latéralité peut avoir des conséquences sur la lecture et l’écriture, puisqu’il est question pour ces activités de maîtriser la spatialité. «En Suisse romande, la dyslexie est bien connue, les enseignants des petites classes y sont attentifs et les logopédistes sont nombreuses qui savent diagnostiquer et traiter le trouble», explique François Gaillard.
Mais ce qui inquiète le professeur, c’est la dyscalculie. Ce trouble, soit une difficulté à manier les nombres et le calcul, est bien moins connu et reconnu des parents, des enseignants et des psychologues. «Pourtant, regrette le spécialiste, on a aujourd’hui les outils nécessaires au diagnostic et à la thérapie – même si elle est longue et pas toujours facile. Il faudrait que davantage de jeunes psychologues se forment, et qu’on leur adresse les enfants de 8-9 ans qui, tout en étant intelligents et en ayant de bons résultats ailleurs, n’arrivent pas à maîtriser les nombres.»
32 + 4 peut très bien faire 324
Qu’est-ce qui empêche ces enfants de réussir une addition ou une soustraction? Mal latéralisés, ils n’arrivent pas à se créer une image mentale des échelles qui donnent un sens au nombre, à se représenter mentalement la suite des chiffres. Car une telle représentation naît de la spatialité, précisément déficiente chez ces enfants. Quand on leur demande d’ajouter 3 à 4, ça n’a aucun sens à leurs yeux, puisqu’ils ne savent pas où trouver le 7, ni même parfois si le 4 est avant ou après le 3, donc lequel est le plus grand. De la même façon, 32 + 4 peut très bien faire 324; ils ne voient pas le problème. A contrario, on peut donc définir la bosse des maths comme une excellente représentation scalaire…
Sonia Arnal
Bonjour.
Je suis une élève qui répond très bien à votre description. Je cherche des outils pour remédier à ce problème de duscalculie. Merci de me renseigner. Personne ne veut reconnaitre la situation.
Christine